14.39. RTLMC blâma sur-le-champ les Casques bleus belges pour la destruction de l’avion du Président. On peut difficilement mettre en doute que le plan des génocidaires prévoyait une attaque contre ces soldats, exactement comme l’informateur du général Dallaire l’en avait averti quatre mois plus tôt. Il fallut moins d’une journée pour mener ce plan à terme.

14.40. L’escorte militaire demandée par la Première ministre Uwilingiyimana le matin suivant le décès d’Habyarimana, formée de soldats de la MINUAR, fut prise sous le feu de l’armée rwandaise dès son arrivée au domicile de la Première ministre.

14.40. Les soldats emmenèrent les 15 gardiens de la paix dans un campement militaire de Kigali, où les soldats ghanéens et belges furent séparés[27]. Les Ghanéens furent emmenés en sécurité, tandis que les dix Belges furent brutalement battus et exécutés par un groupe de soldats Hutu. L’incident eut exactement l’effet qu’avaient prévu avec cynisme les génocidaires, comme l’indique le télégramme expédié par Dallaire le 11 janvier[28]. Les Belges rappelèrent le reste de leur contingent et prirent la tête d’un mouvement qui parvint presque à mettre un terme à l’action de l’ONU au Rwanda. Un retrait total apparaissait toutefois politiquement inacceptable même aux principaux membres du Conseil de sécurité. C’est ainsi que le monde a pu assister au phénomène sans précédent d’une mission de maintien de la paix réduisant ses effectifs de façon marquée au beau milieu d’un génocide.


[27] Des Forges, 189.

[28] Ibid., 151.


Source : Organisation de l’Unité Africaine (OUA) : http://www.oau-oua.org