L’opération Volcan désigne l’opération de récupération des ressortissants de Ruhengeri, qui s’est déroulée le 10 février 1993.
Le 8 février, lors de l’offensive du FPR, 67 ressortissants américains et européens, dont 21 Français, se trouvent bloqués dans Ruhengeri, au milieu de la zone de combats. Les troupes de Noroît sont mises en alerte et les DAMI font également mouvement vers Ruhengeri en vue de procéder à la récupération de ces ressortissants.
Le lendemain, 9 février, il s’avère que le FPR contrôle les points de la ville et " empêche toute pénétration en souplesse ". Les représentants du FPR ont fait savoir par l’entremise d’un des ressortissants français, Melle Nadine Doné, chez qui ils se sont installés, qu’une action de force de Noroît mettrait en danger les ressortissants étrangers, compte tenu de la violence des combats dans la ville. Le FPR se déclare prêt, en revanche, à les laisser partir en toute sécurité.
Le principe est retenu d’une négociation avec les deux parties belligérantes pour obtenir un cessez-le-feu local, permettant de procéder à l’évacuation. Une action de force en cas d’échec est envisagée en solution de repli.
Le mardi 9 février à minuit, l’état-major des armées donne son autorisation pour une " récupération non violente avec accord des deux parties sous responsabilité FPR assurant la sécurité des véhicules des ressortissants jusqu’aux limites sud de la ville, avec un recueil par le détachement Noroît ".
Le mercredi 10 février, le Général Dominique Delort, à l’époque Colonel, désigne le Lieutenant-Colonel Baré pour mener à bien, sous l’égide du GOMN, les négociations avec les FAR et le FPR, qui acceptent le principe d’un cessez-le-feu pour permettre le départ des ressortissants étrangers. Leur récupération s’effectue dans l’après-midi, au milieu des tirs des FAR et du FPR, car, sur le terrain, le cessez-le-feu n’a jamais été respecté.
L’opération Volcan a permis l’évacuation de 67 personnes, dont 21 ressortissants français, en trois convois escortés chacun par une section de combat.
Parallèlement, le 8 février en fin de journée, un message de l’état-major particulier du Président de la République adressé au ministère de la Défense fait part de l’accord du Président sur l’envoi de nouvelles compagnies Noroît en renfort. Le 9 février, les premiers éléments français d’assistance opérationnelle (EFAO) de la 4ème compagnie du 21ème RIMA et un chef de corps arrivent à Kigali.
Le Colonel Bernard Cussac est informé de ce renfort de Noroît par l’état-major des armées, qui lui précise, le 16 février, que cette décision s’inscrit dans " le seul cadre d’une mission à caractère humanitaire, destinée à assurer la protection de nos ressortissants ". Il est rappelé à cette occasion que les actions que les militaires français pourraient mener à l’extérieur de Kigali ne devront en aucun cas donner " l’apparence d’une collusion de fait " avec les actions que pourraient mener les FAR pour s’opposer au FPR.
Le Colonel Bernard Cussac conserve ses attributions vis-à-vis du détachement Noroît et des DAMI jusqu’à l’arrivée, le 20 février, d’une deuxième compagnie, composée d’éléments en provenance de Bangui (parachutistes) et de Libreville et, le 21 février, de celle de la section des mortiers lourds des EFAO.
A cette même date, le Général Dominique Delort, alors Colonel, est désigné commandant opérationnel des forces françaises au Rwanda.
Il a autorité sur :
– l’emploi opérationnel de Noroît ;
– le DAMI Panda ;
– la cellule RAPAS (recherche aéroportée d’action spéciale) du 1er RPIMA, qui englobera le DAMI Panda et viendra, sous le nom de Chimère, apporter une assistance opérationnelle aux FAR.
Source : Assemblée nationale. http://www.assemblee-nationale.fr
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