Les moyens humains et matériels utilisés se sont révélés globalement efficaces et ont permis d’évacuer sans problème, dans des conditions pourtant risquées, les personnes concernées.

Pour remplir sa mission, le COMOPS disposait d’un état-major tactique renforcé par les éléments français d’assistance opérationnelle (EFAO), de trois compagnies d’infanterie parachutiste avec groupe antichar, d’une équipe CRAP et d’un détachement spécialisé chargé de la sécurité des transferts entre les points de regroupement et l’aéroport, ainsi que de plusieurs cellules appropriées à ce type de mission.

La flotte aérienne (8 C160 et 1 C130) a répondu aux besoins tant pour l’acheminement des troupes que pour l’évacuation des ressortissants.

Les trois unités d’infanterie étaient réparties comme suit :

 une unité pour le contrôle de la plate-forme et l’armement du centre d’évacuation ;

 une unité pour le contrôle de l’ambassade et des points de regroupement ;

 une unité pour les escortes et en réserve d’intervention.

Le détachement spécialisé et les CRAP ont été, quant à eux, plus spécialement chargés des opérations d’extraction ou d’escorte de personnalités.

L’accompagnement systématique des équipes d’Amaryllis par un binôme d’assistants militaires techniques jouant le rôle de guides a permis d’améliorer très nettement les conditions d’extraction des ressortissants, compte tenu notamment de la médiocre qualité des renseignements dont disposaient les forces d’intervention.

Le détachement du centre d’évacuation de ressortissants du 511ème régiment du train (Centrevac), composé de dix-neuf personnes, s’est tout d’abord intégré au dispositif d’évacuation mis en place à Bangui par les EFAO avant d’être envoyé le 10 avril à Kigali où le système informatique Resevac a été mis en place pour l’enregistrement des ressortissants restant à évacuer, mais ce dispositif n’a pas servi.

Par ailleurs, la rapidité de l’opération n’a pas permis l’acheminement de véhicules (comme le blindé léger Auverland) qui auraient facilité le contrôle de l’aéroport et des axes d’évacuation, et permis d’atteindre rapidement les centres de regroupement. Malgré les demandes formulées, la MINUAR a refusé de mettre des véhicules à disposition du détachement français et aucun renseignement n’a été transmis sur la situation militaire. Aussi, comme l’a précisé le Colonel Henri Poncet, le détachement a-t-il été motorisé grâce à la récupération de véhicules abandonnés par la MINUAR ou appartenant à des coopérants.

Dès l’annonce de l’attentat, l’état-major des armées avait décidé la mise en alerte des forces prépositionnées en Afrique centrale et de certains éléments spécialisés. C’est ainsi que, dès le 7 avril, les moyens suivants se trouvaient disponibles :

 à Bangui : une compagnie parachutiste, un EMT réduit, une station Immarsat, deux C160 ;

 à Libreville : une compagnie parachutiste et deux C160 ;

 à Biarritz : un détachement spécialisé prêt à embarquer dans un C130 pour une mise en place en Afrique centrale.

Ce prépositionnement des forces françaises a incontestablement contribué à leur intervention dans les délais requis par la gravité de la situation.


Source : Assemblée nationale. http://www.assemblee-nationale.fr