A la différence des Etats-Unis, la Belgique, ancienne puissance coloniale du Rwanda, est demeurée au contraire très impliquée dans ce pays. Au début des années 1990, la Belgique se situait au premier rang des contributeurs d’aide publique au Rwanda, devant la France et l’Allemagne.

La présence d’un contingent belge au sein de la MINUAR, en contradiction avec les règles traditionnelles de l’ONU qui veut qu’un pays impliqué dans une zone ne participe pas aux opérations de maintien de la paix qui s’y déroulent, a contribué à susciter une méfiance grandissante à l’égard de la force internationale. Cette méfiance avait son origine dans le soutien historique accordé par les Belges à la minorité tutsie rwandaise. Elle a été renforcée par certaines maladresses, notamment celle qui a consisté à confier aux Belges la protection de l’installation du détachement FPR dans les locaux du Parlement à Kigali. Elle a atteint son apogée avec les accusations portées contre les Belges d’être les auteurs de l’attentat contre l’avion présidentiel.

Le retrait unilatéral décidé par le Gouvernement belge, sans concertation avec ses partenaires, au lendemain de l’assassinat, dans des conditions horribles, de dix Casques bleus belges, fut le coup fatal porté au maintien au Rwanda de la MINUAR dont les responsables, déjà très désabusés quant à l’efficacité de leurs actions, n’étudièrent pas sérieusement d’autres possibilités que le retrait, partiel ou total, des Casques bleus.

Lors de l’opération Amaryllis, les conditions de décollage du dernier avion français sous des tirs de mortier dont certains attribuent la responsabilité au contingent belge (voir lettre du Colonel Balch en annexe) témoigneraient, si cette hypothèse était exacte, du désarroi de ce dernier. Toutefois, l’hypothèse de tirs en provenance des FAR a été aussi évoquée.


Source : Assemblée nationale. http://www.assemblee-nationale.fr