La législation est discriminatoire à l’égard des veuves des victimes. Celles qui travaillaient à temps plein ont dû soit renoncer à leur travail, soit travailler à temps partiel. Les veuves ne peuvent pas non plus se remarier parce que cela nuirait aux enfants orphelins.
L’assistante sociale a pris contact avec les veuves avant le rapatriement des corps, afin de leur faire signer des formulaires relatifs à la pension de réparation et à la pension de survie. Elles n’en ont même pas reçu une copie.
En ce qui concerne l’indemnité au titre d’aide aux victimes, les veuves ont dû, pour l’obtenir, envoyer par recommandé une lettre écrite de leur main, alors que cette indemnité leur revient de droit.
Mme Lotin n’a pas bénéficié de la pension de survie, parce qu’elle était enceinte à ce moment-là.
La commission constate que les dispositions prises à l’égard des proches parents ont été déficientes.
3.11. LE DOSSIER RTLM (Radio Télévision des Mille Collines)
Dans ce chapitre, la commission fera une série de constatations au sujet du rôle qu’a joué cette radio libre rwandaise qui a été créée en avril 1993 et a commencé ses émissions le 8 juillet 1993 (c’est-à-dire avant les accords d’Arusha) dans la propagation d’une campagne antibelge et la préparation et l’incitation au génocide. La commission constatera également qui sont les acteurs principaux au sein de RTLM et quels sont ses contacts en Belgique. Dans une troisième partie, la commission examinera dans quelle mesure, en Belgique, les autorités politiques et militaires étaient informées de l’influence néfaste de cette radio et des liens qu’elle avait avec les cercles dirigeants au Rwanda. Enfin, la commission examinera ce que les autorités belges ont fait de cette information, tant au niveau diplomatique que sur le plan militaire.
La commission constate également que plusieurs télex annoncent que radio Muhabura, la radio contrôlée par le FPR, utilise, elle aussi, un langage agressif, même si celui-ci n’a jamais eu la même consonance ethnique que le langage tenu par RTLM. À cet égard, c’est surtout la Première ministre Agathe Uwilingiyimana qui se plaint de la rudesse du ton de radio Muhabura. Elle dit ainsi " dat radio Muhabura de president ervan beschuldigt de Arusha-akkoorden die hij aanvankelijk weinig genegen was, te exploiteren voor eigen politiek prestige en profijt. " (254c)
L’ambassadeur trouve que le langage utilisé par Radio Muhabura pose en tout cas suffisamment de problèmes pour faire l’objet d’une remarque lors de la conversation Martens/Kagame : " L’ambassadeur insiste sur la nécessité d’information objective et constructive de toutes parts. Il évoque le cas de radio Muhabura. Le FPR s’engage à rester vigilant à ce sujet. " (255c) Enfin, il faut encore mentionner que le capitaine De Cuyper, S2 à Kibat II, annonce, le 22 mars, que " les émissions politiques de la voix du FPR (radio Muhabura) ne font que diffuser depuis un certain temps des chants de combattants du FPR et font passer des chroniques politiques qui incitent à la méfiance. " (256c)
Source : Sénat de Belgique
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