Je voudrais d’abord exprimer mes condoléances personnelles et celle du gouvernement aux familles des soldats morts dans l’accident d’hélicoptère l’autre nuit. Ils essayaient de prendre la péninsule de Fao, dans le sud de l’Irak, quand la tragédie s’est produite. Elle nous rappelle les dangers que courent nos forces dans l’exécution de leur mission : faire tomber le régime irakien et le désarmer. C’étaient des hommes courageux qui connaissaient les risques et les ont affrontés pour notre sécurité. Ils ont servi leur pays et le monde. Nous avons une immense dette de reconnaissance envers eux. Nos pensées et nos prières sont avec leurs proches.

Le ministre de la Défense aux Communes, et nos officiers sur le terrain, donnent des indications sur la campagne. A cette tragédie près, elle semble bien se passer. Nous avons pris la péninsule de Fao. Nous avons sécurisé des installations pétrolières pour empêcher une catastrophe écologique délibérée, et ce soir comme hier, nos trois armes participeront à la suite de l’action militaire. Il y a des signe de désertions irakiennes et de division à tous les niveaux du régime, mais je sais que nos forces seront confrontées à des résistances et que la campagne n’atteindra pas nécessairement tous ses objectifs du jour au lendemain. Il est important de le souligner. Mais je le répète : la décision que nous avons prise est la bonne et nous devons aller jusqu’au bout.

Nous avons eu des discussions ici et vous connaissez nos désaccords. Mais je redis que s’est exprimé un soutien considérable, politique et pratique, au sein de l’Union européenne et parmi les pays qui doivent y adhérer, à la position que nous avons prise. Je suis content que malgré nos divergences pendant la crise diplomatique précédant l’action militaire, nous ayons pu nous accorder sur le fait que l’Europe aura un rôle important à jouer dans la reconstruction de l’Irak.

Chacun a compris que le désastre humanitaire était déjà là et que la communauté internationale devrait se regrouper pour effacer les ravages de la pauvreté et de la peur infligés par Saddam. Nous sommes convenus que malgré les difficultés récentes, les Nations unies seraient au centre de la reconstruction. Nous continuons à faire valoir le bien-fondé de nouvelles résolutions du Conseil de sécurité, d’abord sur la poursuite du programme pétrole contre nourriture sous la forme d’un fonds de développement, pour que les bénéfices du pétrole aillent aux Irakiens ; ensuite sur la mise en place d’une administration nouvelle. Je me félicite aussi du nouvel accent mis sur le processus de paix au Moyen-Orient et de la volonté renouvelée qui s’est exprimée.

Enfin, il est important et juste que les dirigeants de l’Union aient redit solennellement leur engagement à l’égard de l’alliance transatlantique. J’affirme depuis longtemps que l’Europe doit être l’amie et la partenaire de l’Amérique, pas sa rivale, et je le maintiens. Pour moi c’est un article de foi car je crois que si l’Europe et l’Amérique sont côte à côte, elles peuvent établir et assurer l’ordre et la stabilité, comme je l’ai dit dans mon allocution au peuple britannique hier soir.

Je suis très satisfait aussi que nous nous soyons mis d’accord ce matin sur un agenda de réforme économique, indispensable à la prospérité future de l’Union. J’attire votre attention sur les mesures que nous avons prises en matière de libéralisation de l’énergie, de brevet commun et de ciel unique. Vous savez qu’elles étaient en instance depuis longtemps. Il y a eu accord sur tous ces points, et surtout il y a eu acceptation de la proposition de task force chargée d’étudier le marché du travail en Europe, de chercher les raisons du ralentissement de la création d’emplois et de préconiser des mesures applicables rapidement.

Ceci, plus les propositions sur la déréglementation, la réduction des aides publiques nationales, le plan d’action pour les petites entreprises et le nouvel élan donné à la recherche et au développement, montre bien que même si la réforme économique n’a pas la prépondérance à ce sommet, l’agenda reprend son cours et avance.