Le Conseil de sécurité et diverses organisations régionales ont consacré une journée de débats communs pour " Relever des nouveaux défis à la paix et à la sécurité internationales ". Elle a offert une opportunité à Kofi Annan pour défendre l’ONU, dont l’avenir est aujourd’hui menacé par une remise en cause des principes mêmes de la Charte de San Francisco.
Monsieur le Président, je vous remercie d’avoir organisé à point nommé cette importante réunion. Nous nous trouvons de toute évidence à une étape cruciale dans l’évolution des relations internationales et je suis très heureux de voir ici tant de représentants d’organisations régionales. C’est la preuve de notre désir partagé d’élaborer des stratégies communes face aux défis que nous devons tous relever.
Le sentiment d’insécurité mondiale a rarement été - il ne l’a peut-être jamais été - plus vif qu’aujourd’hui. Et les peuples et les nations du monde n’ont jamais autant aspiré à un cadre de paix et de sécurité solidement ancré dans la primauté du droit dans les relations internationales.
Ce cadre doit permettre de s’attaquer promptement et efficacement aux tâches qui interpellent notre monde en évolution rapide.
Nous vivons dans un monde où une richesse sans précédent coexiste avec le plus grand dénuement. La mondialisation offre des possibilités à certains mais il y a beaucoup trop d’exclus. L’interdépendance et l’ouverture des frontières nous rapprochent en même temps que l’intolérance nous sépare. La science ouvre des perspectives sans précédent alors que le sida tue un enfant par minute. Les progrès technologiques permettent de communiquer en une fraction de seconde par-delà des milliers de kilomètres mais ils donnent en même temps aux terroristes internationaux des outils qu’ils pourraient utiliser pour anéantir des milliers de personnes dans la même fraction de seconde.
Je pourrais continuer cette énumération mais je n’ai pas l’intention de le faire. Il doit être clair pour chacun d’entre nous qu’au XXIe siècle, beaucoup des problèmes qui se posent sont mondiaux. Depuis la prolifération des armes de destruction massive jusqu’au trafic illicite d’armes légères, depuis les changements climatiques jusqu’à l’apparition de nouveaux virus mortels, tous pourraient bien menacer non seulement notre stabilité mais aussi notre survie.
Ces questions ne sont pas nouvelles pour l’ONU. Mais beaucoup d’entre elles se posent avec une acuité plus douloureuse depuis les événements du 11 septembre et, plus encore maintenant, avec la guerre en Iraq, que les gens du monde entier suivent en temps réel sur leurs écrans de télévision.
Et pourtant, malgré le sentiment mondialement partagé de vulnérabilité et d’incertitude, les peuples et les nations gardent l’espoir de consolider les fondements de la stabilité et de trouver l’unité autour de notre humanité partagée. Les populations cherchent des institutions et des systèmes qui puissent soutenir les principes communs et déboucher sur des solutions multilatérales.
Elles se tournent vers l’ONU. Elles recherchent les moyens de donner corps aux idéaux exprimés dans la Charte des Nations Unies, qui énonce les principes fondamentaux du droit international. Ces principes sont le fruit de la longue histoire, souvent tragique, de l’humanité.
Notre Organisation, malgré tous ses défauts, réels ou supposés, a acquis une expérience sans pareil, ayant à faire face aux crises les plus diverses en apportant des secours humanitaires à des millions de personnes en détresse, en aidant les gens à reconstruire leur pays après un conflit armé, en promouvant les droits de l’homme et l’état de droit et en menant bien d’autres activités, considérées aujourd’hui comme essentielles à l’instauration de la paix, au maintien de la paix et à la consolidation de la paix.
Dans toutes ses entreprises, l’ONU s’est appuyée, à des degrés divers, sur les partenaires régionaux en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique latine. Ensemble, tout au long des années mouvementées de ces dernières décennies, nous avons beaucoup appris sur la nécessité de transformer un sentiment d’insécurité collective en un système de sécurité collective. Ceci est précisément le but du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, qui guide et inspire votre réunion aujourd’hui.
Nous devons maintenant redoubler d’efforts pour trouver une fois encore ce terrain d’entente, cette communauté d’objectifs. Nous devons nous orienter vers la création d’un réseau de mécanismes efficaces et complémentaires - régionaux et mondiaux - qui soient souples et qui répondent à la réalité du monde d’aujourd’hui.
L’ONU est prête à oeuvrer avec vous, les organisations régionales, à cette mission fondamentale. Votre réunion aujourd’hui promet de donner un nouvel élan à notre partenariat. Dans l’intérêt des peuples du monde, nous devons assurer le succès de ce partenariat.
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