1. Nous nous sommes réunis aujourd’hui pour examiner les progrès
réalisés dans la mise en oeuvre des stratégies, des partenariats et
des programmes d’action convenus à Monterrey et à Johannesburg dans le
but d’atteindre les objectifs de développement pour le Millénaire et
pour déterminer comment renforcer la voix et la participation des pays
en développement et en transition au sein de nos institutions.

2. Depuis notre dernière réunion, à l’automne 2002, l’environnement
mondial est devenu plus incertain. Le ralentissement de la croissance
économique, la guerre en Irak et l’absence de progrès plus notables
dans l’exécution de l’ordre du jour du développement de Doha aggravent
le défi que pose l’exécution du programme de développement mondial.
Nous réaffirmons donc vigoureusement notre détermination à appuyer
l’effort mondial nécessaire pour réduire la pauvreté dans les pays en
développement et les pays en transition et pour atteindre les ODM.

3. Dans le but d’accélérer le rythme des progrès accomplis en
direction de ces objectifs et des résultats connexes, nous insistons
sur la nécessité pour les pays développés et pour les pays en
développement de travailler en partenariat pour appliquer des
politiques propices à une croissance économique plus solide tout en
prenant des mesures pour donner aux groupes pauvres de la population
davantage de moyens de participer à cette croissance et d’obtenir
accès aux services sociaux essentiels. Les pays en développement
doivent, en ce qui les concerne, déployer des efforts accrus, en
particulier dans trois domaines étroitement liés : il leur faut en
effet améliorer le cadre des investissements et des activités du
secteur privé, notamment en assurant la stabilité macroéconomique et
en fournissant des infrastructures d’appui ; renforcer la gouvernance,
notamment en ce qui concerne la gestion des finances publiques, ainsi
que les capacités dans le secteur privé et dans le secteur public ; et
valoriser le capital humain grâce à l’élargissement de la couverture
et à l’accroissement de l’efficacité des services sociaux fournis aux
groupes de populations défavorisés. L’intensification de ces efforts
de réforme par les pays en développement devrait permettre de jeter
les bases d’un raffermissement de la croissance et d’une augmentation
des financements privés. Ainsi que convenu à Monterrey, les pays
développés devront, quant à eux, accroître leur appui à ces efforts,
notamment en ouvrant davantage leurs marchés aux exportations des pays
en développement, en consentant des allégements de dette, et en
accroissant le volume, la prévisibilité et l’efficacité de leur
aide. Des propositions formulées à cette fin, couvrant aussi les
mécanismes pertinents, sont à l’étude et nous attendons avec intérêt
les progrès qui seront accomplis dans les mois à venir. Nous nous
félicitons de l’entrée en vigueur, le 8 avril, de la Treizième
reconstitution des ressources de l’IDA. Nous réaffirmons par ailleurs
notre détermination à accroître l’aide aux pays d’Afrique
subsaharienne ainsi qu’à ceux d’autres régions qui éprouvent des
difficultés particulières à atteindre les ODM.

4. En ce qui concerne l’amélioration de la qualité de l’aide,
notamment en ce qui concerne sa fourniture et sa gestion, nous
demandons que les plans d’action et les accords mentionnés dans la
Déclaration de Rome sur l’harmonisation soient appliqués au plus vite.
Nous tenons à souligner à quel point il est essentiel que les efforts
accrus qui seront déployés s’inscrivent dans le cadre de stratégies
ayant l’adhésion des pays telles qu’elles ressortent des DSRP dans le
cas des pays à faible revenu-liées aux processus budgétaires nationaux
et fournissant le contexte national dans lequel les bailleurs de fonds
et les organismes internationaux peuvent aligner leur appui.

5. Nous nous félicitons des progrès accomplis en vue de l’élaboration
d’un cadre de suivi mondial qui permettra au Comité d’évaluer
régulièrement les progrès et de rendre les pays en développement et
les pays développés, ainsi que leurs partenaires institutionnels, plus
comptables des politiques et programmes d’action requis pour atteindre
les ODM et les résultats connexes. Nous prions instamment la Banque et
le FMI de continuer à travailler en étroite collaboration avec les
institutions partenaires-ONU, banques régionales de développement,
CAD/OCDE et OMC en répartissant les responsabilités des travaux de
suivi en fonction des mandats institutionnels. Nous demandons aux
organismes multilatéraux et aux bailleurs de fonds bilatéraux de
prendre les mesures nécessaires pour perfectionner et harmoniser leurs
instruments d’analyse et d’évaluation. A cet égard, nous exhortons la
Banque de continuer, par un processus participatif, à améliorer la
méthodologie des évaluations de la politique et des institutions
nationales (EPIN) et à accroître la transparence avec laquelle elle
est appliquée. Nous insistons sur le caractère impératif des travaux
sur le renforcement des capacités statistiques, notamment dans les
pays qui courent le plus de risques de ne pas pouvoir atteindre les
ODM. Nous attendons avec intérêt le prochain rapport sur le suivi à
l’échelle internationale.

6. Nous nous félicitons de la poursuite des progrès accomplis dans le
cadre de l’Initiative pour une mise en oeuvre accélérée du programme
Education pour tous mais nous savons qu’il faudra faire davantage pour
honorer l’engagement que nous avons pris de financer dans une mesure
suffisante le programme dans les sept premiers pays et de fournir
l’appui requis à d’autres pays satisfaisant aux critères
d’admissibilité. Il sera aussi nécessaire de déployer des efforts
supplémentaires pour atteindre l’ODM consistant à éliminer les
disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et
secondaire d’ici à 2005. Nous souhaitons être informés des progrès
réalisés avant notre prochaine réunion. Nous avons examiné les
résultats obtenus dans le domaine de l’approvisionnement en eau et de
l’assainissement et soulignons l’importance que revêtent les progrès
en ces domaines pour la réalisation d’autres objectifs de
développement. Nous accueillons avec satisfaction la stratégie
récemment formulée par la Banque pour renforcer l’appui au secteur de
l’eau et attendons avec intérêt sa mise en oeuvre. Nous avons pris
note du rapport récemment publié par le Panel sur le financement des
infrastructures de l’eau et demandons à la Banque de déterminer, avant
notre prochaine réunion, comment appliquer les recommandations
pertinentes du rapport du Panel. Nous avons également examiné les
progrès accomplis dans les domaines de la santé et de la lutte contre
le VIH/SIDA et nous encourageons la Banque à collaborer encore plus
étroitement avec d’autres partenaires et d’intensifier ses efforts au
niveau des pays. S’il est vrai que chaque secteur de services devra
trouver la manière qui lui convient d’accélérer le rythme des progrès,
nous tenons à souligner l’importance de replacer les efforts déployés
pour atteindre les ODM dans le contexte de stratégies ayant l’adhésion
des pays, telles qu’elles sont énoncées dans les DSRP des pays à
faible revenu, par exemple. Nous insistons sur le fait que les
politiques rationnelles et les efforts mis en oeuvre par les pays en
développement doivent être appuyés par des financements suffisants et
appropriés et demandons à la Banque de nous faire rapport sur les
progrès accomplis en ce domaine à notre prochaine réunion.

7. Nous insistons sur l’importance cruciale de la contribution des
investissements dans l’infrastructure à la croissance économique, et
sur les liens qui existent entre ces investissements, la fourniture
des services sociaux et la réalisation des ODM. Nous constatons avec
satisfaction que la Banque a réaffirmé sa volonté d’accroître son
appui à ce type d’investissement et demandons à l’institution de nous
faire rapport sur les efforts qu’elle aura déployés à ce titre lors de
notre prochaine réunion.

8. Les échanges continuent de revêtir une importance capitale pour la
croissance et la lutte contre la pauvreté. Alors que l’incertitude
règne dans le monde entier, il est plus important que jamais de
prouver que la coopération multilatérale peut nous permettre
d’atteindre les ambitieux objectifs inscrits à l’ordre du jour du
développement de Doha. Nous exhortons les pays à conclure rapidement
un accord sur les questions pour lesquelles le calendrier établi à
Doha n’a pas été respecté. Il est essentiel que les pays développés
fassent plus pour libéraliser leurs marchés et éliminer les
subventions sources de distorsions dans les échanges, notamment dans
les domaines de l’agriculture, des textiles et des vêtements qui
revêtent une importance particulière pour les pays en développement.
Nous insistons dans le même temps sur l’importance des efforts de
libéralisation et de facilitation du commerce que doivent mener les
pays en développement. Il faut que ces efforts soient intégrés dans
une stratégie de développement globale, en même temps que les
politiques, les infrastructures et les capacités institutionnelles
nécessaires pour accroître l’aptitude de ces pays à participer au
commerce international. Nous prions instamment la Banque et le FMI de
continuer à intensifier leurs efforts à l’appui du commerce. Nous
insistons vigoureusement pour que les futures stratégies d’aide aux
pays prévoient des activités de renforcement des capacités et des
opérations de financement de nature à promouvoir les échanges dans le
cas des pays membres pour lesquels un tel appui au commerce est
manifestement une priorité nationale.

9. Renforcer la voix et la participation effective des pays en
développement et en transition dans les travaux et dans les instances
décisionnelles des institutions de Bretton Woods peut largement
contribuer à renforcer le dialogue international et l’efficacité de
ces institutions. Nous nous félicitons des récentes décisions prises
par les administrateurs de la Banque et du FMI en vue de renforcer les
capacités et nous les prions instamment d’examiner d’autres mesures
susceptibles d’être adoptées. Ces décisions contribueront à assurer
l’existence de capacités permettant mieux d’articuler les vues et les
préoccupations de tous les pays membres. Nous encourageons les
bailleurs de fonds potentiels à considérer sérieusement la possibilité
de créer un mécanisme de financement qui pourrait appuyer des travaux
de recherche et des services de conseils indépendants axés sur les
principaux domaines de l’action publique. Des suggestions de plus
vaste portée et plus drastiques visant à renforcer la participation au
sein des institutions ont aussi été faites. Nous notons que le Conseil
d’administration du FMI doit préparer en vue de la prochaine réunion
du CMFI un rapport d’étape sur l’adéquation des ressources, la
répartition des quotes-parts et le renforcement de la gouvernance de
cette institution. Nous demandons aux administrateurs de la Banque et
du FMI d’examiner et d’expliciter les options susceptibles de
bénéficier d’un large appui, en prenant en compte leurs implications
pour les deux institutions et pour leurs actionnaires. Nous
poursuivrons notre examen de ces questions sur cette base et demandons
qu’un rapport d’étape soit établi pour notre prochaine réunion.

10. Nous nous félicitons des progrès de l’Initiative PPTE et
réaffirmons notre volonté de la poursuivre et de la financer dans son
intégralité. Nous rappelons que, pour parvenir à une situation
d’endettement tolérable à long terme, des mesures devront être prises
par les PPTE ainsi que par les partenaires de développement pour
compléter les allégements de dette dans le cadre de l’Initiative PPTE
renforcée. Nous rappelons également que, en application des directives
actuelles, un allégement supplémentaire peut être accordé au point
d’achèvement, au cas par cas. Nous constatons avec satisfaction les
engagements pris par la communauté des bailleurs de fonds en vue de
couvrir le déficit en ressources du fonds fiduciaire PPTE et exhortons
les bailleurs de fonds à concrétiser leurs engagements en versant leur
contribution au cours des prochains mois. Nous accueillons
favorablement le récent examen consacré par la Banque et le FMI aux
problèmes difficiles posés par la participation des créanciers, et
notamment par l’allégement de la dette d’un PPTE envers un autre PPTE
et par le contentieux des créanciers, et nous nous félicitons de la
décision prise par la Banque d’examiner les possibilités de fournir un
appui dans les situations d’endettement de PPTE envers d’autres PPTE.
Nous demandons de nouveau à tous les créanciers bilatéraux officiels
et commerciaux qui ne l’ont pas encore fait de participer à
l’Initiative PPTE. Nous attendons avec intérêt de pouvoir examiner la
situation, y compris les difficultés rencontrées par les pays
s’efforçant d’atteindre le point de décision et le point d’achèvement,
à notre prochaine réunion.

11. Nous notons que la situation en Irak pose actuellement de graves
problèmes et qu’il importe au plus haut point de rétablir la sécurité,
d’alléger les souffrances de la population et de promouvoir la
croissance économique et la réduction de la pauvreté dans ce pays.
Nous sommes favorables à une nouvelle résolution du Conseil de
sécurité de l’ONU. Nous notons par ailleurs que la participation de la
communauté internationale, y compris les institutions de Bretton
Woods, sera essentielle à un développement économique, social et
politique durable en Irak, tout en reconnaissant que c’est au peuple
irakien qu’il incombe de mettre en oeuvre les politiques requises et
de construire l’avenir. La Banque mondiale et le FMI se tiennent prêts
à jouer leur rôle habituel aux fins de la reprise du développement de
l’Irak le moment venu. Les deux institutions suivront également avec
attention l’impact du conflit sur tous leurs pays membres et seront
prêtes à fournir une aide et un appui à ceux qui pourraient en subir
le contrecoup. Il sera important de s’attaquer au problème de la dette
et nous appelons de nos voeux une participation rapide du Club de
Paris.

12. La prochaine réunion du Comité du développement aura lieu à Dubaï
(Emirats arabes unis) le 22 septembre 2003.