Nous nous réunissons aujourd’hui à une période où l’économie mondiale
se heurte à de nombreuses difficultés. Je suis heureux d’avoir
l’occasion de faire état de certains faits récents et de parler de
notre coopération en faveur de la croissance et de la stabilité dans
le monde. Le maintien de notre coopération multilatérale est, comme
toujours, essentiel pour réussir dans ce domaine.

Favoriser la croissance mondiale

La reprise de l’activité économique dans le monde se poursuit, mais
elle n’est pas suffisamment forte. C’est pour cette raison que chaque
pays doit prendre dès maintenant les mesures nécessaires pour
renforcer cette reprise. Les Etats-Unis y contribuent au moyen de
mesures monétaires et budgétaires énergiques et opportunes. Le plan du
président Bush en faveur de l’emploi et de la croissance étayera la
reprise des Etats-Unis et renforcera leur croissance dans les années à
venir. Il est nécessaire que d’autres pays appliquent une politique
économique adaptée à leur propre situation économique en vue de
contribuer au renforcement de l’économie mondiale.

La réduction des obstacles au commerce est essentielle à
l’accélération de la croissance et à la réduction de la pauvreté. Il
importe que nous tous, de concert avec le FMI, soutenions les
objectifs des négociations de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC) ouvertes à Doha, en portant une attention particulière aux
services financiers, à l’agriculture et à la nécessité de renforcer
les capacités en matière de commerce.

Renforcer la prévention des crises et leur résolution

Les Etats-Unis continuent d’accorder une grande importance au
renforcement de l’efficacité du FMI en ce qui concerne la prévention
des crises et l’amélioration du cadre de résolution des crises
lorsqu’elles se produisent.

Une partie essentielle de la prévention des crises est la prise en
considération précoce des problèmes et l’adoption rapide de mesures
pour s’y attaquer. Une surveillance stricte et indépendante de la part
du FMI est importante tant pour les pays qui reçoivent un soutien de
cette institution que pour ceux qui n’ont pas de programmes avec elle.
Si l’on veut qu’ils constituent un guide crédible et utile pour la
prise de décisions, les conseils du FMI doivent être exhaustifs,
transparents, responsables et aussi objectifs et clairs que possible.
Il est particulièrement important de réaliser des évaluations qui
soient meilleures et plus objectives pour ce qui est des
vulnérabilités qui entraînent des crises, telles que le
"désassortiment des monnaies".

Il est essentiel de mieux informer le public en vue de prévenir les
crises. Le FMI ne peut guère jouer un rôle à cet égard si les
résultats de ces analyses ne sont pas largement diffusés. Nous
demandons au FMI et à ses membres d’agir pour que soient publiés les
documents de la surveillance et des programmes ainsi que des résumés
des débats du conseil des gouverneurs portant sur ces documents. Les
documents des programmes du FMI devraient toujours être publiés dans
le cas des pays qui demandent un accès exceptionnel à ses ressources.

Les Etats-Unis ont souligné que l’aide publique sectorielle était
limitée pour ce qui était de la création d’incitations en faveur de la
prise de mesures énergiques et de risques modérés. Nous nous
félicitons des mesures prises pour garantir que l’accès exceptionnel
aux ressources du FMI demeure bien exceptionnel. Nous attendons avec
intérêt l’application des nouveaux critères et des nouvelles
modalités, en particulier la préparation d’un rapport distinct
d’évaluation de chaque demande d’accès exceptionnel.

L’élaboration de modalités plus méthodiques et plus prévisibles de la
restructuration de la dette constitue une question prioritaire depuis
quelques mois. Les Etats-Unis se félicitent de la réalisation de
progrès excellents en ce qui concerne la rédaction et l’incorporation
de clauses d’action collective dans les contrats d’émission
internationale d’obligations souveraines. Le Mexique a donné l’exemple
en procédant à plusieurs émissions d’obligations qui comportent de
telles clauses et en s’engageant à incorporer de telles clauses dans
toutes ses nouvelles émissions d’obligations. La réussite de ses
émissions montre que des pays au marché naissant peuvent suivre une
méthode contractuelle susceptible de favoriser une restructuration
plus méthodique. Nous exhortons d’autres pays emprunteurs à suivre
l’exemple du Mexique.

L’étude par le FMI d’un mécanisme de restructuration de la dette
souveraine a soulevé des questions importantes. Il est cependant clair
que, vu les réactions des marchés financiers et des pays au marché
naissant, nous devrions préconiser ces clauses d’action collective.
Ces clauses, et non pas un mécanisme centralisé, constituent le moyen
de résoudre les problèmes en matière de restructuration de la dette
souveraine. Il peut y avoir parfois des problèmes "d’action
collective" qui empêchent de résoudre promptement et méthodiquement
une crise en matière de dette publique. La source de ces problèmes se
trouve dans les relations et dans les accords entre les débiteurs et
leurs créanciers. Ce sont eux, et non pas une institution
internationale, qui ont l’obligation de parvenir à une solution. Il
n’est donc ni nécessaire ni faisable de poursuivre les travaux sur un
mécanisme de restructuration de la dette souveraine.

Nous estimons qu’il est essentiel de poursuivre dans les mois à venir
les travaux visant à renforcer le cadre de résolution des crises au
moyen de méthodes facultatives, et nous attendons avec intérêt que
l’on considère de telles questions relatives aux moyens d’encourager
la généralisation de l’incorporation des clauses d’action collective
et le renforcement de la transparence et de la diffusion des documents
pertinents. Il revient aux pays au marché naissant qui ont normalement
accès aux marchés financiers étrangers de s’occuper de ces questions
et de contribuer à faire en sorte que le système financier
international soit plus stable et plus discipliné.

Aider les pays à faible revenu

Le meilleur moyen d’aider les pays à faible revenu est de concentrer
son attention sur les résultats et d’apporter un soutien aux pays qui
appliquent une politique économique judicieuse. L’accélération de la
croissance économique est le seul moyen de réduire la pauvreté et
d’améliorer le niveau de vie de la population. L’aide ne peut être
efficace que si les pays intéressés suivent une politique et ont mis
en place des institutions qui encouragent l’innovation et les
investissements et qui créent les fondements d’un secteur privé
dynamique. Le Compte du millénaire ("Millennium Challenge Account")
proposé par le président Bush est destiné à apporter une aide
uniquement aux pays qui gouvernent avec justice, qui investissent dans
le secteur social et qui encouragent la liberté dans le domaine
économique.

Le FMI devrait apporter un soutien aux pays qui élaborent et qui
mettent en oeuvre des programmes de réformes susceptibles de donner
des résultats. Il est essentiel de maintenir des critères stricts dans
le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés. La
méthode actuelle consistant à accroître la réduction de la dette est
adaptée pour aider les pays à faire face à des chocs d’origine
extérieure. Les Etats-Unis sont en faveur de mesures prises à l’heure
actuelle en vue de garantir que les pays africains seront bien
représentés, tout en maintenant le fonctionnement actuel du Fonds
monétaire international.

Lutter contre le financement du terrorisme

Nous avons fait des progrès importants dans le cadre de la lutte
contre le financement du terrorisme depuis notre dernière réunion.
Toutefois, on est loin d’avoir gagné la guerre contre le terrorisme.
Nous devons éviter de faire preuve de complaisance, maintenir notre
attention sur ce sujet et mettre nos institutions financières et nos
systèmes financiers à l’abri des agissements des terroristes.

Le projet pilote du Fonds monétaire international, de la Banque
mondiale et du Groupe d’action financière sur le blanchiment de
capitaux (GAFI) visant à évaluer les résultats obtenus par les pays en
matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et contre le
financement du terrorisme constitue une partie importante de ces
travaux. Il est encourageant de constater les progrès réalisés alors
que ce projet pilote est à mi-parcours, et nous attendons avec intérêt
la réussite de sa mise en oeuvre et l’évaluation de ce projet
important. Cette évaluation devrait devenir une partie permanente de
la surveillance des mesures prises contre le blanchiment des capitaux
et contre le financement du terrorisme.

Reconstruire l’Irak

Il importe que la communauté internationale coopère pour apporter une
aide humanitaire à la population irakienne et pour jeter les
fondements de la reconstruction et de la reprise de l’activité
économique en Irak. Le FMI et la Banque mondiale ont un rôle essentiel
à jouer à cet égard dans leurs domaines de compétence. La
participation des institutions financières internationales est
fondamentale ; il convient que le FMI évalue la situation de ce pays
sur le plan macroéconomique et qu’il l’aide à établir les fondements
de la croissance. Les Etats-Unis comptent oeuvrer de concert avec le
FMI et d’autres intéressés dans le cadre de cette entreprise très
importante.

Traduction officielle du département d’État