Je souhaiterais vous faire part brièvement de notre position commune au moment ou le Conseil de Sécurité achève à New York ses discussions sur le projet de résolution relatif à l’Irak.
1/ Les pays de la coalition qui ont présenté ce projet, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Espagne sont revenus aux Nations Unies et écoutent leurs partenaires. Nous nous réjouissons de cette volonté d’ouverture et de travail en commun.
Le texte qui est sur la table du Conseil de Sécurité est le résultat d’une volonté de compromis. Chacun a fait preuve d’un esprit constructif et ouvert ; nous avons été d’ailleurs, entre nous et avec nos partenaires du Conseil, en contact permanent tout au long des derniers jours ;
Au terme de longues discussions, d’importants progrès ont été réalisés même si ce texte ne va pas aussi loin que nous le souhaitions.
2/ Nous avons donc décidé de voter pour cette résolution et de travailler à la recherche d’un consensus au sein du Conseil de Sécurité :
– Parce que nous avons fait le choix de l’unité de la communauté internationale. Cette unité demeure la meilleure garantie de l’efficacité et de la légitimité de l’action que nous devons conduire aujourd’hui avec détermination en Iraq et dans tout le Moyen Orient.
– Il y a urgence sur le terrain, en Iraq comme dans toute la région du Moyen Orient. Nous ne devons pas laisser s’établir des foyers d’insécurité qui risquent de porter atteinte à la stabilité et à la paix. De tels dangers, qu’il s’agisse du terrorisme, de la prolifération ou de la crise au Proche Orient, doivent être combattus sans relâche. C’est pourquoi nous avons fait le choix de la responsabilité.
3/ Sur de nombreux points, ce projet de résolution, même s’il n’est pas parfait, prend en compte nos préoccupations au niveau des principes mais aussi des modalités d’application :
– Sur le rôle des Nations Unies : elles seront étroitement impliquées dans le processus politique, à travers un Représentant spécial nommé par le Secrétaire général des Nations unies et auquel a été confié un rôle concret et indépendant. L’ONU revient ainsi dans le jeu. Nous avons la conviction qu’elle sera demain au centre de l’action internationale, forte de sa légitimité, de son expérience et de ses capacités.
– Sur l’information : le texte prévoit que le Conseil de Sécurité sera régulièrement informé par les puissances occupantes ou par le Secrétaire Général des Nations Unies ;
– Sur le respect de la légalité : la résolution inscrit clairement l’action de la coalition dans le cadre du droit international, et notamment des conventions de la Haye et de Genève ;
– Sur la transparence : l’utilisation des recettes du pétrole fera l’objet d’une supervision par un conseil international associant des représentants de l’ONU et des institutions financières internationales ;
– Sur le respect des contrats passés : le texte prévoit une période de six mois pour l’extinction du programme ’pétrole contre nourriture’ ;
– Sur le désarmement : le projet de résolution réaffirme le rôle de la CCVINU et de l’AIEA et souligne l’importance d’une confirmation du désarmement en Irak.
4/ Nous avons la conviction que les Nations Unies doivent accroître leur place dans le dispositif. Nous pensons également que le processus de transition politique en Iraq gagnera en crédibilité et en efficacité si une procédure et un calendrier précis sont définis pour la mise en place d’une administration iraquienne légitime et internationalement reconnue.
Au total, nous avons là un texte qui a le double mérite :
– de pouvoir rassembler un très large soutien au sein du Conseil de Sécurité,
– de constituer une base solide pour aller de l’avant et mobiliser la communauté internationale.
Les défis devant nous sont immenses :
– restaurer la pleine souveraineté de l’Irak et engager sa reconstruction dans le respect de son unité et de son intégrité territoriale,
– relancer la dynamique de paix au Proche Orient en tirant tout le parti possible de la feuille de route,
– plus largement, créer les conditions politiques, économiques et culturelles d’une stabilité durable dans la région
Nous pensons que le peuple irakien doit, aussitôt que possible, pouvoir décider de son avenir et former un gouvernement qui bénéficiera d’une large reconnaissance internationale. Un an après l’adoption de cette résolution, le Conseil de Sécurité devra examiner la situation et identifier les prochaines étapes.
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