Une guerre juste contre le terrorisme

Lors de sa visite aux Etats-Unis la semaine dernière, le président
ougandais, M. Yoweri Museveni, a exprimé des propos sur le terrorisme
que l’on entend peu souvent. Malheureusement, ces propos n’ont guère
retenu l’attention des médias. M. Museveni, qui a pris les armes pour
chasser du pouvoir le dictateur ougandais Idi Amin, a déclaré : "La
lutte pour la liberté n’est pas la même chose que le terrorisme. Si
vous êtes opprimé, si vous êtes colonisé, vous devez lutter pour votre
liberté. Vous pouvez lutter à l’aide de moyens non violents, comme l’a
fait Gandhi. Vous pouvez employer des armes, comme nous l’avons fait.
Cela ne fait cependant pas de moi un terroriste. Toutefois, si je vise
délibérément des non-combattants, je suis alors un terroriste."

Merci, Monsieur le Président, pour nous avoir rappelé cette importante
distinction à un moment où nous, aux Etats-Unis, avons perdu certaines
de nos idées claires sur ce sujet. Le débat public des événements
tragiques qui ont eu lieu en Israël au cours de la semaine écoulée
illustre à quel point notre conception de la guerre contre le
terrorisme est devenue confuse. Presque tous les articles que j’ai lus
mettent sur le même pied les attaques des Palestiniens contre Israël
et la réaction d’Israël. Les termes de "cycle de la violence" sont
sans arrêt utilisés pour qualifier les actes des deux camps. Ce que
l’on a perdu de vue, c’est que, dans toutes ses opérations de la
semaine écoulée, Israël a visé des agents et des dirigeants du Hamas,
groupe résolument en faveur du terrorisme. Le Hamas, lui, a visé des
civils innocents israéliens alors qu’ils rentraient chez eux du
travail ou de l’école. Il est regrettable que la semaine dernière ait
constitué une "bonne" semaine pour le Hamas : un attentat à la bombe
contre un autobus qu’il a revendiqué et qui a causé la mort de 17
Israéliens et blessé plus d’une centaine de personnes.

Vu la confusion du débat public sur cette question, il convient de
faire état de nouveau de données fondamentales. Les terroristes
cherchent à tuer des civils innocents. Lorsqu’ils tuent des innocents,
ce n’est ni une erreur ni un effet secondaire malencontreux d’un
conflit, c’est une mission accomplie. Pour les terroristes, un
attentat qui cause la mort de civils est une réussite ; un attentat
qui cause la mort d’une multitude de civils est une grande réussite.
De telles "victoires" sont souvent accueillies par des manifestations
de joie dans les rues des localités dont les terroristes sont issus.

Lorsque les Etats-Unis, Israël et d’autres victimes du terrorisme
réagissent face au terrorisme, ils cherchent à tuer des terroristes et
à entraver leur action et à prévenir ainsi tout nouvel attentat et la
mort d’innocents. Les Etats-Unis et Israël s’efforcent, au point de
mettre en danger leurs soldats, de ne pas faire de victimes ou du
moins de réduire au minimum le nombre des morts et blessés. Si des
innocents sont tués dans de telles opérations, c’est une erreur, un
effet secondaire terrible de la guerre. La mort d’innocents est la
cause de regrets et de récriminations, non pas de célébration.

Il n’y a donc pas de "cycle de violence" dans la guerre des Etats-Unis
contre Al-Qaïda. C’est un acte terrible de terrorisme commis le 11
septembre 2001 contre des Américains innocents qui a entraîné le
déclenchement des opérations militaires des Etats-Unis contre ses
auteurs. Nos soldats ont cherché les terroristes et leurs chefs
partout ils pouvaient se trouver, des grottes de l’Afghanistan à un
chemin de terre du Yémen. Nous avons lancé des attaques préventives
contre ceux qui organisent le terrorisme parce que si nous ne l’avions
pas fait, nous aurions permis la mort d’autres Américains innocents à
l’avenir.

Il n’y a pas non plus de "cycle de violence" dans la guerre d’Israël
contre le terrorisme. Il y a des actes répétés de terrorisme commis
par le Hamas, le Djihad islamique et par la Brigade des martyres
d’Al-Aqsa du Fatah, qui sont suivis des interventions militaires
d’Israël destinées à prévenir de nouveaux attentats. Au début du mois,
nous avons finalement observé un certain mouvement en direction de la
paix, sous la direction vigoureuse du président Bush à Charm
el-Cheikh. Et pourtant, immédiatement après cette réunion, le Hamas et
d’autres groupes terroristes ont indiqué par des paroles claires et
par des actes sanglants qu’ils ne feraient pas partie du processus de
paix. Ils se sont retirés de toute réconciliation.

Un champ de l’Etat que je représente porte encore les traces de
l’avion qui s’y est écrasé le 11 septembre 2001. Comme nous l’avons
appris par la suite, une grande lutte a eu lieu dans cet avion avant
qu’il ne s’écrase dans un champ de Pennsylvanie. Il y a certainement
eu de la violence dans cet avion ce jour-là, mais il n’y a pas eu de
"cycle de violence". Il s’agissait simplement de terroristes et des
héros qui les ont empêchés d’accomplir leur mission. Autant que je
sache, mes collègues du Congrès et moi-même devons notre vie à ces
hommes courageux ; il est probable que le Capitole était la
destination finale de ceux qui avaient détourné l’avion. En l’honneur
de ces héros américains et de tous les Américains qui ont péri dans
notre guerre juste contre le terrorisme, je ne permettrai jamais que
la distinction entre terroriste et défenseur soit confuse. La clarté
morale est nécessaire pour ce qui sera sans aucun doute une longue
lutte contre un ennemi impitoyable.

Traduction officielle du département d’État