« Devons-nous aider à reconstruire l’Irak ? »

Must we help reconstruct Iraq ?
Ha’aretz (Israël)
Aider à reconstruire l’Irak
Le Figaro (France)

[AUTEUR] Chris Patten est commissaire européen britannique chargé des relations extérieures. Il a été ministre du développement, puis de l’environnement, dans les gouvernements conservateurs. Il fut le dernier gouverneur britannique de Hong Kong.

[RESUME] Je pense que malgré nos divisions sur l’Irak, nous devons participer à sa reconstruction en raison de notre obligation morale vis-à-vis des Irakiens, pour accélérer la transition vers un régime démocratique et indépendant en Irak et parce qu’il est dans notre intérêt de stabiliser le Moyen-Orient.
70 pays sont réunis à Madrid depuis hier pour annoncer leur contribution initiales à la reconstruction d’un pays ravagé par trente années de dictature sanglante et de conflits. Les critiques feront sans doute remarquer que les sommes versées seront insuffisantes, mais il faut tenir compte de la qualité des dons autant que de leur quantité. L’Union européenne va fournir 200 millions d’euros qui s’ajouteront aux sommes fournies directement par ses membres pour atteindre un total de 750 millions d’euros répondant aux besoins d’urgence. Cette somme sera versées d’ici à la fin de l’année 2004 et, lorsque nous y verrons plus clair sur les plans politique et de la sécurité, la Commission européenne fera une proposition de plan d’aide à moyen terme aux membres de l’Union européenne.
En effet, il ne sert à rien d’allouer des sommes importantes si les perspectives de les mettre à profit là où elles sont nécessaires ne sont pas réelles. Nous avons besoin, avant de débloquer plus de fonds que la sécurité soit améliorée, que la formation d’un gouvernement irakien souverain soit engagée, qu’un cadre multilatéral consacré par la formation d’un fonds géré par la Banque mondiale soit constitué et qu’une coopération régionale des voisins de l’Irak se forme pour assurer la stabilité du pays à long terme.
Il faut être réaliste sur nos ambitions à court terme. Même s’il me tarde de voir une économie irakienne saine (le PIB par habitant du pays était supérieur à celui du Portugal à la fin des années 70) et un pays en mesure de s’administrer. Pour cela, l’Union européenne est bien placée pour agir, en partenariat avec la communauté internationale.

« Les Irakiens sur la touche »

Iraqis on the Sidelines
New York Times (États-Unis)

[AUTEUR] Susan E. Rice est chercheuse à la Brookings Institution. Elle a été membre du National Security Council (1993-1997) et assistante secrétaire d’État aux affaires africaines dans l’administration Clinton (1997-2001).

[RESUME] George W. Bush et L. Paul Bremer III, dans leurs discours en faveur de l’attribution de 20 milliards de dollars pour la reconstruction de l’Irak, ont comparé le plan de reconstruction de l’Irak au plan Marshall. Toutefois, si on compare le plan Bremer au plan Marshall, on comprend vite pourquoi ce dernier a fonctionné et pourquoi celui de Bremer va échouer.
Le plan Marshall avait pour ambition de reconstruire l’Europe tout en favorisant le partenariat entre les anciens adversaires et en impliquant les Européens dans la reconstruction. Tandis que le plan Bremer ne favorise pas l’action des Irakiens qui ne peuvent pas décider de l’attribution des ressources et des contrats. Il n’y a aucune modalité pour permettre la coopération entre communautés en Irak, ni de modalités pour développer l’apport des Irakiens dans la reconstruction. Le plan Bremer rappelle la Guerre froide quand les États-Unis fournissaient des milliards à des dictateurs et ne posaient les questions que plus tard. Le plan Bremer est un comble pour un pays qui entend responsabiliser les États bénéficiant de l’aide au développement avec le Millenium Challenge Account. Le Conseil de gouvernement irakien doit avoir la possibilité de décider où les fonds sont attribués et les entreprises irakiennes doivent être mises à contribution dans la reconstruction.
Le plan Marshall était également un plan limité dans le temps et en coût et était soumis à l’approbation annuelle du Congrès qui pouvait débattre des montants. Dans le plan Bremer, les législateurs ont peu de temps pour débattre et ignorent quand et qui devra donner le reste de l’aide nécessaire après la conférence de Madrid.

« Trois États en un seul »

Trois Etats en un seul
Le Figaro (France)

[AUTEUR] Shlomo Avineri est professeur de sciences politiques de l’Université hébraïque de Jérusalem. Il est ancien directeur général du ministère des Affaires étrangères israélien. Membre d’un Institut satellite de la CIA chargé de l’assistance aux partis de gauche, il a été impliqué dans les processus de démocratisation de nombreux pays de l’Est européen. Cette tribune est diffusée par Project Syndicate.

[RESUME] Les difficultés croissantes des États-Unis à mettre en place une forme cohérente de gouvernement en Irak nous incitent à penser qu’il n’existe aucun moyen de reconstituer l’Irak en un seul État et qu’il faut envisager d’autres solutions. Les difficultés irakiennes ont des racines profondes liées à la création de l’Irak par les Britanniques. Accuser les Américains est trop simplistes et superficiel, même s’ils ont commis de nombreuses erreurs.
L’unification en 1920 par l’Empire britannique d’une province kurde, d’une province sunnite et d’une province chiite sous un même chapeau national condamna l’Irak qu’on venait d’inventer à des décennies de répressions et de querelles domestiques. L’Irak, même avant Saddam Hussein, a toujours souffert des régimes les plus répressifs du monde arabe. Les sunnites se sont toujours opposés à tout processus démocratique qui risquait de mettre en cause leur loi. Pour cela, ils commirent des exactions contre les kurdes et les chiites et tentèrent même d’installer un régime fasciste pro-nazi à Bagdad dans les années 40 qui fit assassiner des centaines de juifs.
La violence anti-américaine de ces derniers mois n’est pas qu’une réaction de colère contre l’occupation étrangère, c’est aussi une tentative sunnite de faire avorter la mise en place d’un ordre démocratique. De même les Kurdes n’accepteront pas d’être dominés par des Arabes, surtout des chiites. L’exemple yougoslave montre que les pays où les ethnies et les religions sont multiples n’ont, parfois, pas d’autres choix que la partition. Il est temps de penser l’impensable et de diviser l’Irak en trois pays et d’admettre que parfois démocratisation et création de nouvelles nations vont de pair.

« L’Iran montre les bénéfices d’une politique étrangère européenne »

Iran shows the benefits of a European foreign policy
The Independant (Royaume-Uni)

[AUTEUR] Jack Straw est ministre travailliste des Affaires étrangères britanniques. Cette tribune est adaptée d’un discours prononcé devant la Chambre de commerce du nord du Pays de Galles à Chester.

[RESUME] Cette semaine, je me suis rendu à Téhéran avec Joschka Fischer et Dominique de Villepin afin de faire évoluer la position de l’Iran vis-à-vis des inquiétudes de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) concernant le programme nucléaire iranien. Ce que nous avons obtenu en collaborant a été bien plus important que ce que nous aurions pu obtenir seuls. Cela démontre les avantages que nous pouvons retirer en développant des positions communes avec nos partenaires européens quoi qu’en dise le lobby anti-européen qui prétend que nous abandonnons notre souveraineté nationale à l’Europe.
Cette approche se fonde sur la croyance que la coopération avec nos voisins se fait au prix de la dilution de notre caractère national ou que la Grande Bretagne ne peut pas influencer l’avenir de l’Union. Cette approche ignore donc les forces de l’Europe et son unité économique.

« Frapper l’Iran avec des inspections fermes »

Slap Iran With Stiff Inspections
Los Angeles Times (États-Unis)

[AUTEUR] Richard G. Lugar est sénateur républicain de l’Indiana et président de Commission des Affaires étrangères du Sénat. Son nom reste associé à l’accord Nunn-Lugar de désarmement nucléaire avec la Russie.

[RESUME] L’acceptation par Téhéran d’inspections de son programme nucléaire et la suspension de son programme d’enrichissement de l’uranium sont une bonne nouvelle, mais cette étape ne doit pas nous donner un faux sentiment de sécurité sur la menace de prolifération iranienne. L’Iran a pris ces mesures lors de discussions avec la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne parce qu’il devait faire face à l’ultimatum du 31 octobre de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) après qu’un groupe d’opposition ait dénoncé son programme nucléaire et que l’AIEA ait confirmé ces accusations.
L’Iran était en train de secrètement construire une usine d’enrichissement d’uranium et avait importé de l’uranium de Chine dans les années 90, contrevenant ainsi au Traité de non-prolifération qu’il a signé en 1970. L’Iran affirme qu’il ne veut pas construire de bombes, mais utiliser l’uranium pour sa production électrique. Vu les réserves de pétrole et de gaz en Iran et le fait que ce pays n’a qu’un seul réacteur nucléaire civil, non terminé, construit par les Russes, cette information n’est pas crédible. Colin Powell a déclaré que l’AIEA a trouvé des éléments démontrant que l’Iran construit du matériel utilisable dans les bombes atomiques.
Vu l’étendu des preuves, on aurait pu attendre une réaction unanime et immédiate de la communauté internationale, mais ce ne fut pas le cas. L’Iran a accepté de nouvelles inspections, mais rien ne garantit qu’elles seront suffisantes. Le jeu joué par la Corée du Nord et l’Irak démontre les carences du système de vérification du Traité de non-prolifération. Vu la fourberie habituelle de Téhéran, la communauté internationale doit se tenir prête à des actions plus fermes.
Il faut que les États-Unis obtiennent du Conseil de sécurité une résolution exigeant le démantèlement du programme iranien et un système de « super-inspection », renforçant ainsi le Traité de non-prolifération. Certains objecteront que cela pourrait entraîner le retrait de l’Iran du traité, mais un tel retrait entraînerait également l’arrêt de l’aide russe au programme nucléaire.

« Le début du compte à rebours pour les mollahs »

Le début du compte à rebours pour les mollahs
Le Figaro (France)

[AUTEUR] Opposant iranien, Amir Jahanchahi est homme d’affaire et essayiste. Il est l’auteur de Vaincre le IIIème totalitarisme : La leçon de Churchill.

[RESUME] Les évènements tragiques du 11 septembre 2001 et le récent prix Nobel de la paix attribué à Mme Shirin Ebadi annoncent la fin du régime des mollahs et l’avènement d’une nouvelle ère pour l’Iran et pour cette région.
Le monde libre vient d’envoyer un message à tout le peuple iranien nous encourageant à continuer notre combat pour la liberté contre la tyrannie et l’obscurantisme. Avec Shirin Ebadi, l’opinion iranienne a enfin un visage pour le monde et elle est désormais intouchable. La réaction embarrassée des hiérarques du régime est un signe. D’autant plus que ce prix intervient quelques jours après que l’Iran ait été condamné par la Commission des Droits de l’homme de l’ONU.
Une musulmane a été choisie au moment où les esprits libres du monde musulman prennent conscience de l’insupportable oppression de la femme, au moment où l’islamisme menace la paix et la stabilité du monde et au moment où la population iranienne clame son désir de se libérer. C’est à Téhéran que l’islamisme est né, c’est là qu’il doit d’abord disparaître. Mme Ebadi et d’autres démocrates pensent qu’on peut faire évoluer le régime de l’intérieur, je ne partage pas leur optimisme.
Il faut donner aux « réformateurs » une date butoir : mai 2005, date de l’élection présidentielle. D’ici là, les scrutins devront être ouverts à tous les candidats et tous les prisonniers politiques libérés. Si ce n’est pas le cas, nous devrons envisager d’autres moyens que la réforme, même les plus radicaux. L’alternance est à notre portée.

« Une lueur de rien du tout »

A glimmer of nothing
Al Ahram (Égypte)

[AUTEUR] Membre de la communauté arabe israélienne, Azmi Bishara est élu à la Knesset (Parlement israélien). Le gouvernement Sharon avait tenté de lui interdire de se présenter à la dernière élection législative en raison de ses prises de positions.

[RESUME] Les Israéliens qui sont derrière la Déclaration de Genève sont ceux qu’on retrouve derrière les discussions de Tab qui ont eu lieu après l’échec des discussions de Camp David. Ces discussions avaient été autorisées par Ehud Barak à condition qu’elles soient non-contraignantes à l’approche des élections de 2001. La déclaration n’engage pas Israël et discrédite Barak bien plus qu’Ariel Sharon.
C’est en effet l’ancien Premier ministre travailliste qui a déclaré qu’il n’existait pas de partenaire pour faire la paix chez les Palestiniens après que Yasser Arafat ait refusé son diktat. Barak fut soutenu dans ces déclarations par Bill Clinton, frustré de ne pas avoir reçu son prix Nobel et rejetant son aigreur sur le dirigeant palestinien. Cette déclaration fut un coup de poignard contre tous les Israéliens qui défendaient une solution négociée du conflit. Elle donna un coup de pouce au Likoud et fut le début d’un politique qui visait à faire plier les Palestiniens pour qu’ils deviennent des « partenaires ».
Soutenus par les Européens, la Déclaration de Genève a reçu, après sa publication, le soutien de 40 % des Israéliens en dépit de l’opposition de la direction du Parti travailliste, des dirigeants du Shinui, du Likoud et d’autres partis. Cette déclaration est importante pour les partisans israéliens d’une paix négociée car elle prouve qu’il existe un partenaire. C’est Barak qui a attaqué le premier ce texte en dépit de la renonciation par les Palestiniens du droit au retour et de concessions sur Jérusalem.
Côté palestinien, ce texte pose problème. En effet, il rend difficile pour les Palestiniens la possibilité de demander à nouveau le droit au retour alors que les négociateurs palestiniens du texte n’avaient aucun mandat de faire un tel abandon. Ils avaient le droit d’exprimer leur opinion sur la question, mais pas de signer un texte qui est aujourd’hui présenté comme un accord. Cette déclaration va diviser la société palestinienne entre ceux qui sont y sont favorables et ceux qui y sont opposés, alors qu’elle sera présentée comme la seule solution possible. Au moment où les Palestiniens tentent de construire une stratégie et des objectifs communs, nous n’avons pas besoin que chaque personne avec son opinion change les règles du jeu.
La gauche israélienne sioniste s’est donné l’image d’un partenaire favorable à la paix sans s’attaquer directement à la politique de Sharon qu’elle a en partie soutenue en dénonçant les Israéliens qui soutenaient les positions palestinienne. L’accord est loin d’être appliqué, le soutien de la population israélienne à cette démarche ne cesse de baisser dans les sondages, mais ce texte sape les possibilités de demander le droit au retour et reconnaît implicitement l’abandon de territoires autour de Jérusalem.

« Un guerrier chrétien sous le feu des attaques »

A Christian warrior under fire
Washington Times (États-Unis)

[AUTEUR] Patrick J. Buchanan est un ancien assistant des présidents Nixon, Ford et Reagan. Il a brigué plusieurs fois l’investiture républicaine pour l’élection à la présidentielle avant de se présenter indépendamment des deux grands partis états-unien en 2000. Il dirige le magazine The American Conservative.

[RESUME] Le Général William G. « Jerry » Boykin, ancien des commandos Delta Force, semble être exactement le type de guerrier dont l’Amérique a besoin pour nous mener à la bataille contre les fanatiques qui nous font face. Le général est également un chrétien évangéliste qui trouve dans sa foi les convictions et le courage pour mener cette guerre. Toutefois, ce sont ses croyances qui pourraient lui coûter son poste au Pentagone.
Il a fait des déclarations dans des rassemblements chrétiens dans lesquelles il exprimait sa croyance dans le fait que le christianisme est la vraie foi, que Jésus est Dieu et que Dieu guide l’Amérique dans sa guerre contre Satan. Pour un chrétien dévot, il n’y a rien de faux là-dedans. Toutefois, notre président, qui ne veut pas que la guerre au terrorisme soit vue comme une guerre de religion, a été pressé par des dirigeants étrangers de renvoyer Boykin. Aussi, lors d’un voyage en Asie, George W. Bush a pris ses distances avec le général et a déclaré que les opinions de Boykin ne reflétaient pas ce que lui et son administration pensaient.
En agissant ainsi, il a rassuré nos alliés asiatiques qui n’envoient pas beaucoup de troupes pour nous soutenir, mais il a blessé des Américains. Qu’y a-t-il de choquant à déclarer que l’Amérique est une nation chrétienne, qu’Oussama est démoniaque et d’avoir déclaré à un seigneur de guerre somalien qui insultait notre pays que son Dieu était une idole puisque aujourd’hui il admet que la guerre au terrorisme n’est pas une guerre contre l’Islam ? Un chef doit soutenir ses troupes et le président doit donc soutenir le général Boykin contre ceux qui l’attaquent. En outre, ceux-là ne sont même pas les amis du président.

« La vie privée des passagers et la guerre au terrorisme »

Passenger privacy and the war on terror
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEUR] Ancien employé de la compagnie pétrolière Shell, Frits Bolkestein est commissaire européen chargé du marché intérieur. Il a été ministre libéral du commerce (1982-1986) puis de la Défense (1988-1989) des Pays-Bas.

[RESUME] Je suis heureux de voir que les discussions que j’ai actuellement avec le département à la Sécurité de la Patrie états-unien sur l’utilisation des données individuelles des passages aériens suscite également le débat aux États-Unis. La question fondamentale est : quelle part de nos libertés civiles sommes-nous prêts à abandonner en échange de davantage de sécurité ?
Suite au 11 septembre, le Congrès états-unien a adopté une disposition, qu’il avait rejeté plusieurs fois auparavant, permettant aux services de l’État d’accéder aux informations concernant les clients des compagnies aériennes, ce qui peut aller à l’encontre de la loi européenne. Aussi, certaines compagnies ont donné des informations et risquent des sanctions en Europe. D’autres ont refusé et risquent des sanctions aux États-Unis. L’Union européenne mène actuellement des discussions avec le Canada et l’Australie qui souhaitent également utiliser les données des passagers pour accroître leur sécurité, sans aller aussi loin que les Etats-Unis. Quelques pays européens veulent aussi avoir accès à certaines informations.
Si accéder à certaines des informations n’est pas déraisonnables, Tom Ridge va trop loin. Les services du département à la Sécurité de la Patrie conservent pendant sept ans 39 informations concernant les passagers. Même si l’hypothèse que les informations soient conservées pendant 50 ans et que les repas pris dans l’avion soient enregistrés a été abandonnée, des points restent problématiques. Il faut supprimer les données sur la race, la religion et l’état de santé des individus.
L’approche états-unienne est disproportionnée. J’espère que l’actuelle affaire Jet Blue, compagnie qui a fait scandale en fournissant des informations clients à un organisme en lien avec le gouvernement, participera au retour à des mesures plus raisonnables.