Aujourd’hui, les F-16 bombardent les habitations civiles dans les villes soutenant la résistance, les chefs militaires en Irak menacent de représailles les maires, les chefs tribaux et les fermiers s’ils ne livrent pas les résistants. Tony Blair qualifie ceux qui combattent la Coalition de « fanatiques ». Alors même que les États-Unis changent de stratégie et veulent donner rapidement la souveraineté aux Irakiens, L. Paul Bremer prévient quand même le monde que la constitution irakienne respectera les « valeurs américaines ».
Alors que cet été des signes ont montré que les Américains doivent quitter l’Irak rapidement, l’occupation est en train de devenir une nouvelle guerre. Ce n’est pas le transfert de pouvoir de l’Autorité provisoire de la Coalition en Irak à des Irakiens choisis qui souhaitent le maintien de la présence militaire états-unienne en Irak qui va mettre un terme aux attaques. La seule chance de paix, c’est la fin de l’occupation.
Il faut que la transition soit assurée par une force internationale sous mandat de l’ONU sans contrôle des États-Unis et avec un mandat pro-irakien incontestable. Même là, il n’y aura pas de garanties de succès. Sergio Vieira de Mello avait affirmé que si l’occupation n’était pas courte, l’insurrection serait de plus en plus forte. Le grand problème ce n’était pas la guerre, mais l’occupation. Maintenant que les États-Unis ont renversé Saddam Hussein, ils doivent se retirer.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

Not Too Late for the U.N., par Salim Lone, Washington Post, 19 novembre 2003.