Avec la reconstruction de l’Irak entachée par la guérilla d’Al Qaïda et la résurgence des Talibans au Pakistan et en Afghanistan, les politiciens ont perdu de vue les politiques à long terme pour stabiliser la région alors qu’elles sont essentielles pour priver les légions de Ben Laden de nouvelles troupes. Pour cela, il faut réorganiser le système éducatif de pays comme l’Afghanistan.
Après 23 ans de conflits, le système éducatif de l’Afghanistan est le pire du monde et aujourd’hui seuls 35 % des garçons et 3 % des filles vont à l’école primaire. Al Qaïda a pu prospérer sur ce vide en recrutant les jeunes hommes et en leur apprenant uniquement à combattre pour le Jihad. Les efforts amorcés pour reconstruire le système éducatif d’Afghanistan et du Pakistan, où l’extrémisme prospère toujours, apporteront des résultats à la rentrée 2004 mais ils ne porteront leur fruit que si l’engagement financier se fait sur le long terme. Les premiers résultats en Afghanistan sont encourageants mais il faut faire plus.
Il faut déployer plus de moyens et surtout dans l’éducation des femmes et des mères. La femme reste au cœur de la famille musulmane traditionnelle et les mères instruites empêcheront leurs fils de se joindre à Al Qaïda. Le gouvernement états-unien doit faire accepter au gouvernement afghan et aux seigneurs de guerre que les filles doivent avoir accès à l’éducation et Washington doit tenir ses engagements financiers pour permettre de payer de meilleurs salaires aux enseignants.
Il faut également aider les Afghans de la « génération perdue », les Afghans entre 12 et 30 ans, et les faire réintégrer le système éducatif pour leur donner les connaissances de bases.

Source
Christian Science Monitor (États-Unis)

« Holding the line in Afghanistan », par Mansoor Ijaz et Malalai Wassil, Christian Science Monitor, 25 novembre 2003.