Comme en sport, en politique, le meilleur peut perdre en ayant trop confiance en lui. Les républicains doivent être sur leurs gardes car, malheureusement, George W. Bush peut perdre face à Howard Dean en novembre prochain.
Les démocrates ne manquent pas d’électeurs et les évolutions démographiques (avec la croissance de la population hispanique) les favorisent en 2004. Il est vrai que Bush est le président sortant, mais il est aussi le premier président depuis Herbert Hoover à ne pas avoir vu de création nette d’emploi et le premier depuis Lyndon Johnson à être attaqué, même si c’est injuste, sur l’envoi de troupes à l’étranger. En outre, le président Bush va tenter d’être réélu alors que son parti détient la majorité dans les deux chambres du Parlement, ce qui les deux dernières fois, en 1980 et 1994, s’est soldé par une défaite.
De son côté, Dean mène une campagne des primaires impressionnantes. C’est un libéral du Nord-est, mais ce n’est pas Dukakis et il fera une campagne centriste. Il combattra l’administration Bush sur les déficits publics et rappellera qu’il s’opposait à la guerre en Irak, tout en soulignant qu’il croit en la nécessité d’une armée forte.
Je pense que Bush a bien répondu au 11 septembre et qu’il faut donc le maintenir en poste. Mais il faut aussi qu’il maintienne le cap et que les membres de son administration cessent de s’écarter de la ligne politique définie, faute de quoi nous devrons nous préparer à une présidence Dean.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« How Dean Could Win . . . », par William Kristol, Washington Post, 9 décembre 2003.