Le président égyptien Hosni Moubarak a rencontré, mercredi 10 décembre 2003, le ministre des Affaires étrangères israélien, Silvan Shalom, à Genève. Il lui a notamment dit qu’il n’avait aucun intérêt à renvoyer un ambassadeur en Israël.
Ce retour d’un ambassadeur égyptien à Tel Aviv figurait à l’ordre du jour de la rencontre, ainsi que le sort du prisonnier israélien Azzam Azzam, le rôle de l’Égypte dans le « sabotage » de la résolution d’Israël devant l’ONU, le mur de séparation, les avant-postes des colons, les négociations du Caire sur un cessez-le-feu palestinien et les façons de relancer le processus de paix.
Il s’agissait de la première rencontre entre le président égyptien et un ministre israélien depuis août 2002. Elle illustre la volonté des Égyptiens de jouer un rôle actif dans le processus de paix, a déclaré Silvan Shalom.
Au cours de la rencontre, Hosni Moubarak a appelé Israël à créer une atmosphère constructive pour les négociations diplomatiques avec les Palestiniens. Selon lui, l’accord de paix entre Israël et l’Égypte est d’une importance stratégique pour son pays : « Je suis personnellement engagé à le respecter. Je veux que les citoyens d’Israël sachent que l’Égypte souhaite renforcer ses liens avec Israël. Ma parole est une promesse ».
Le ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué, mardi 9 décembre, selon lequel la rencontre avec Hosni Moubarak annonce un « réchauffement » des liens entre les deux pays.
La rencontre de Silvan Shalom avec le président égyptien est la première étape d’une tournée diplomatique du ministre israélien qui l’emmènera à Rome pour y rencontrer le pape Jean-Paul II, à Paris pour un entretien avec le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin, et à Washington, où il sera reçu par le secrétaire d’État états-unien, Colin Powell.
A Rome, Silvan Shalom doit également participer à la réunion annuelle du Groupe de liaison ad hoc, créé à la suite des accords d’Oslo en 1993, et qui a, en dix ans, financé à hauteur de 5 milliards de dollars l’Autorité palestinienne. Le ministre des Affaires étrangères israélien doit y rencontrer son homologue palestinien, Nabil Shaath, ainsi que le ministre des Finances palestiniens, Salaam Fayad. Il pourrait révéler, au cours de ces rencontres, le détail des mesures unilatérales décidées par Ariel Sharon, notamment la levée de certains barrages routiers, une augmentation du nombre de permis de travail délivrés aux Palestiniens, et le développement de projets industriels et touristiques communs.
À New York, le diplomate doit rencontrer le magnat de la presse Rupert Murdoch, l’équipe rédactionnelle de Time Magazine et des journalistes du New York Times.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Mubarak : Egypt wants to strengthen ties », par Herb Keinon, Jerusalem Post, 10 décembre 2003.