Bernard Kouchner défend son rapport commandé par Total, dans lequel il affirme que la compagnie pétrolière n’a jamais utilisé des travailleurs forcés en Birmanie, quoiqu’en disent les défenseurs des Droits de l’homme qui ont porté plainte contre elle. Il conseille de ne s’attaquer qu’à la junte birmane, et non à l’entreprise, mais de ne pas utiliser le boycott. Il va ainsi à l’encontre de toutes ses déclarations précédentes sur le sujet.
Depuis août 2002, la compagnie pétrolière Total (anciennement Total-Fina-Elf) est l’objet d’une plainte, pour usage du travail forcé en Birmanie, déposée en France par des associations de défenseurs des Droits de l’homme. La société, qui nie toute implication dans cette forme d’esclavage, a demandé à l’ancien ministre français de la Santé et administrateur de l’ONU au Kosovo, Bernard Kouchner, de rédiger un rapport sur la question. Mis en cause sur ce sujet dans un article du journal Libération, Bernard Kouchner répond partiellement aux accusations dans une tribune et reprend les conclusions de son rapport. Selon lui, Total n’a jamais utilisé sciemment de travailleurs forcés et s’il est arrivé que la junte au pouvoir en Birmanie en use sur des sites exploités par Total, la compagnie pétrolière française a dédommagé ces travailleurs. Il ne faut donc pas se tromper de cibles. C’est à la junte militaire qu’il faut s’attaquer, sans pour autant engager de boycott. Ces conclusions passent sous silence les accusations de blanchiment d’argent du trafic d’héroïne qui pèsent sur l’entreprise et entrent en contradiction avec la préface du livre Dossier noir : Birmanie où M. Kouchner appelait à des sanctions économiques. L’ancien ministre conclue consensuellement sa tribune en demandant la libération d’Aung San Suu Kyi, mais oublie de déclarer que la Prix Nobel de la paix a déclaré en 1996 que Total « est devenue le plus fort soutien du système militaire birman ».
Autre femme a avoir reçu le Prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi voit une partie de son discours prononcé hier à Oslo lors de la réception de sa récompense reproduit par The Independant. Elle y affirme que ce n’est pas l’islam mais le modèle de société patriarcale qui bloque le développement de la démocratie, de l’égalité entre hommes et femmes et des Droits de l’homme dans le monde musulman. Il n’existe donc pas d’impossibilité à voir se développer une démocratie dans le monde musulman. Dans une partie non reprise par The Independant, l’avocate s’en était également prise aux États-Unis et avait dénoncé leur politique dans la région.
La clôture de la saison des Nobel, conduit le général Andrew J. Goodpaster à revenir sur le discours prononcé, il y a 50 ans, par le général Marshall lors de la remise de son Prix Nobel de la paix. Dans le New York Times, il affirme que la vision du monde développé par l’auteur du fameux plan éponyme de reconstruction de l’Europe doit guider la reconstruction de l’Afghanistan et de l’Irak et que l’occupation doit laisser la place à la collaboration. Derrière la reprise du mythe de la générosité désintéressée du plan Marshall, le général Goodpaster propose en réalité la mise en place d’une pseudo souveraineté dans les deux pays confiée à des hommes sûrs et avec une économie largement ouverte aux entreprises états-uniennes, comme l’avait fait le général Marshall en Europe.
L’ancien ministre des Affaires étrangères israélien, Shlomo Ben-Ami, revient dans un entretien accordée au Figaro au sujet des accords de Genève qu’il condamne. Il soutient, sans la nommer, la proposition russe de relance de la « Feuille de route » par le Conseil de sécurité et estime que les négociations menées à Genève accordent trop de concessions aux Palestiniens malgré l’abandon implicite du droit au retour. Quoi qu’il en soit, selon lui, les Palestiniens ne sont pas vraiment engagés dans le processus de paix et vont utiliser le document pour obtenir plus. Implicitement, il tente de valider la thèse d’Ehud Barak selon laquelle il n’y a pas de partenaires avec qui Israël peut faire la paix.
Andrew Apostolou et Zeyno Baran affirment dans le Washington Times qu’un nouveau front de la guerre au terrorisme s’est ouvert en Turquie. Ils développent l’idée originale que ce pays et le Royaume-Uni n’ont pas été frappés pour des raisons liées à la guerre en Irak mais pour leur rôle dans le démantèlement du Califat après la Première Guerre mondiale. Ils estiment que la Turquie peut vaincre les terroristes mais qu’il faut l’empêcher d’appliquer à nouveau les méthodes employées lors de la répression des Kurdes. Ils demandent donc aux États-Unis et à l’Union européenne d’aider Ankara pour mieux la surveiller.
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter