En pleine campagne électorale présidentielle, les déclarations de Paul O’Neil, l’ancien secrétaire au Trésor de George W. Bush, ont fait l’effet d’une bombe. Au cours des interviews promotionnelles d’un livre à paraître, il a décrit un président autiste, enfermé sans sa tour d’ivoire. Il a aussi révélé avoir vu, en janvier 2001, des plans d’attaque de l’Irak. La presse s’est saisie de ces déclarations, non qu’elles contiennent des éléments nouveaux, mais parce que, pour la première fois, ces éléments sont reconnus par un ex-collaborateur du président.
Montant au créneau pour éteindre cet incendie, Franck J. Gaffney Jr., le coordinateur des faucons, se lance dans un panégyrique du président-candidat. Dans le Washington Times, il qualifie Bush de « visionnaire » et les États qu’il combat de « menteurs », bien qu’il ne paraisse pas le plus apte à de tels jugements de valeur. Dans un autre genre, Max Boot s’évertue à discréditer Paul O’Neil dans le Los Angeles Times. L’éditorialiste brocarde ces intellectuels torturés et loue le caractère bien trempé, quoiqu’un peu fruste, du président dans lequel les États-uniens se reconnaissent.
George W. Bush ne serait donc pas un « aveugle entouré de sourds », mais un visionnaire soutenu par l’Amérique profonde.

La gestion de l’après-guerre en Afghanistan et en Irak soulève quantités de problèmes que les États-Unis ont des difficultés à gérer.
Dennis Hux et Harpinder Athwal, du Council on Foreign Relations, s’inquiètent du développement de la culture du pavot en Afghanistan. Ils soulignent dans le Christian Science Monitor que la stabilisation de l’Afghanistan est impossible dans le contexte d’une économie fondée sur le trafic de drogue.
Nancy Birdsall et Todd Moss du Center for Global Development s’interrogent dans l’International Herald Tribune sur la pseudo-indignation soulevée par la décision du département de la Défense de réserver les contrats en Irak aux pays membres de la Coalition. Ils soulignent, pour le regretter, que c’est en réalité une pratique habituelle de conditionner une aide internationale au recours à des entreprises du pays donateur. Cependant le cas est ici particulier : les États-Unis ne sont pas seulement donateurs en Irak, ils y sont aussi force d’occupation, donc juges et parties.

Les partisans de l’État d’Israël cherchent à lui rallier des soutiens en stigmatisant un péril islamique, voire en ravivant le thème de la croisade pour la libération des lieux saints.
Les démographes Sergio Dellapergola et Michel-Louis Lévy tirent ainsi la sonnette d’alarme dans Le Figaro. En Israël-Palestine, derrière les opérations armées, sourde une guerre démographique. Chaque communauté se multiplie pour submerger l’autre. Mais le résultat est déjà connu : sans relance de l’immigration juive, les musulmans ne tarderont pas à être les plus nombreux.
Le prêcheur chrétien Elwood McQuaid, des Amis d’Israël, dénonce dans le Jerusalem Post la solution à deux États qui diviserait la ville sainte. Citations à l’appui, il discerne une certaine intolérance chez les musulmans et en conclut que la solution à deux États interdirait aux juifs et aux chrétiens d’accéder aux lieux saints situés dans la zone palestinienne.