Barry Yeoman relève le profil des victimes du drame de Faludja. Selon la presse, des civils états-uniens ont été lynchés par la foule. Il s’agissait en réalité de mercenaires de Blackwater USA et leur mort atroce met en lumière la présence de plus de 10 000 mercenaires aux côtés des Forces d’occupation de la Coalition. Ces « sous-traitants » échappent au contrôle des démocraties pour lesquels ils travaillent. Étrangement, ce sont désormais eux qui assurent la sécurité de Paul Bremer.
Le journaliste Barry Yeoman, du mensuel progressiste Mother Jones, relève dans le New York Times le profil des victimes du drame de Faludja. Selon la presse, des civils états-uniens ont été lynchés par la foule. Il s’agissait en réalité de mercenaires de Blackwater USA et leur mort atroce met en lumière la présence de plus de 10 000 mercenaires aux côtés des Forces d’occupation de la Coalition. Ces « sous-traitants » échappent au contrôle des démocraties pour lesquels ils travaillent.
Observons que bien d’autres questions doivent être posées à propos de cette affaire. Ainsi, il apparaît qu’après la tentative d’assassinat de Paul Wolfowitz, c’est Blackwater et non les Marines qui assure la sécurité de Paul Bremer III, comme si celui-ci n’avait qu’une confiance relative dans ses troupes.
Bernard Bot, ministre néerlandais des Affaires étrangères, s’adresse aux lecteurs du Los Angeles Times à propos de la réponse de l’Union européenne (dont les Pays-Bas assureront en juillet la présidence) au terrorisme. Prenant au mot l’analyse états-unienne du phénomène, il en tire des conclusions iconoclastes pour les lecteurs : si les attentats de Madrid sont imputables à Al Qaïda et s’ils visent à déstabiliser les démocraties occidentales, alors il nous faut défendre nos valeurs, au premier rang desquelles les libertés individuelles. La lutte contre le terrorisme ne doit donc pas se traduire par des mesures d’exception.
Voilà qui rassurera Cesare Battisti, sous le coup d’un mandat d’extradition pour « terrorisme ». Il récuse dans Le Monde la biographie de chef des Brigades rouges et de tueur qu’on a dressé de lui. Il assure s’être distancié de ses erreurs de jeunesse et ne pas comprendre la vindicte qui le poursuit.
James Dobbins de la Rand Corporation explique dans l’International Herald Tribune pourquoi les États-Unis retardent toute décision au Kosovo. Selon lui, l’indépendance du Kosovo est la meilleure solution, mais elle ne peut être mise en œuvre sans dangers. C’était de toute manière la volonté de Washington et de Berlin depuis le début et l’Allemagne reçoit déjà, dans les conférences diplomatiques, des représentants du Kosovo avec le rang d’État indépendant.
George Soros, qui fut particulièrement actif dans les troubles en ex-Yougosalvie, se réjouit dans Le Figaro de « l’initiative de l’Europe élargie », qui vise à faciliter, sans contreparties, la démocratisation des voisins de l’Union européenne. Mais il craint qu’elle ne s’enlise dans la bureaucratie bruxelloise et préconise donc l’application du modèle de son action à travers l’Open Society Institute : s’appuyer sur la société civile pour contourner les réticences des gouvernements. Derrière l’apparente querelle de méthode en vue d’une efficacité optimale, ce sont en réalité deux conceptions antagonistes qui s’expriment. Soros prêche l’ingérence dans les affaires intérieures des États pour modeler leur évolution en stimulant la contestation à la base, tandis que l’Union entend respecter les souverainetés locales et dénouer les situations par le haut.
Enfin, Lien Chan demande dans l’International Herald Tribune un nouveau décompte du scrutin présidentiel à Taiwan. On ne peut que regretter à ce sujet qu’aucune analyse comparative n’ait été faite entre les attentats du 11 mars à Madrid et ceux du 19 mars à Taipei et sur leurs conséquences électorales.
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