Yossi Alpher, qui milita pour le retour aux frontières de 1967 et leur fermeture, dénonce la trahison par Sharon du plan de retrait unilatéral. En modifiant le sens de cette proposition, le Premier ministre a trouvé un nouveau moyen de repousser la paix, remarque-t-il dans l’International Herald Tribune.
Son point de vue est partagé par Robert Malley, ancien négociateur de Bill Clinton au Proche-Orient, dans Le Monde. À défaut de pouvoir s’opposer à cette manœuvre, la communauté internationale devrait veiller à ce qu’elle ne tourne pas au drame, notamment en évitant une fragmentation de la Palestine en deux micro-États.

Elwood McQuaid, directeur de Friends of Israël, interprète dans le Jerusalem Post l’affaire des jeunes kamikazes palestiniens au regard de la Bible. Reprenant à son compte les informations, démenties depuis, selon lesquelles des kamikazes arrêtés auraient eu 11 et 14 ans, il accuse Yasser Arafat d’avoir rétabli le sacrifice des enfants au Dieu Moloch. Rappelons à ce sujet, qu’à l’issue de soixante ans de combats, les deux parties au conflit recourent à des adolescents-soldats en fixant l’âge de l’engagement militaire à 16 ans.

Bob Kerrey, membre de la Commission d’enquête « indépendante » sur le 11 septembre, justifie dans l’International Herald Tribune les questions qu’il a posées à Condoleezza Rice. Il en profite pour prendre position pour une guerre contre les extrémistes et contre la guerre au terrorisme. Cependant, on notera l’aveuglement d’une partie de ses analyses lorsqu’on relèvera qu’il dénonce le début de guerre civile en Irak, alors que l’on assiste au contraire à la création d’une union sacrée des Irakiens contre l’occupant.
Dans ce contexte de remise en question de la tactique des faucons, des responsables du German Marshall Fund, un organe para-étatique de l’atlantisme, plaident dans Le Monde pour la création à Washington et à Bruxelles d’un secrétaire et d’un commissaire à la Promotion de la démocratie. Ces nouveaux départements piloteraient la démocratisation du « Grand Moyen-Orient ». Ce projet est le nouvel avatar de la Communauté des démocraties inventée par le département d’État pour coaliser tous ses alliés. Quant au « Grand Moyen-Orient », c’est un espace géographique mal défini où pourrait s’appliquer un ancien plan par lequel des Israéliens entendaient « façonner » leur environnement.
Salim Lone, ancien porte-parole de l’ONU à Bagdad, souligne dans le Guardian qu’en Irak, ce n’est pas le peuple qui s’oppose à la démocratie, mais les États-Unis. Il s’inquiète aussi du discrédit qui frappe l’ONU aux yeux des Irakiens. En proposant un report des élections et, par voie de conséquence, la prolongation ou le renouvellement d’un Gouvernement provisoire mis en place par la Coalition, Lakdhar Brahimi est apparu anti-démocrate et pro-états-unien. Désormais, il sera difficile à l’Organisation de restaurer sa légitimité.

Louis J. Freeh, ancien directeur du FBI, se dédouane de toute responsabilité dans les attentats du 11 septembre. Dans le Wall Street Journal, il affirme avoir tout tenté pour lutter contre le terrorisme, mais ne pas avoir disposé des moyens financiers et juridiques dont il avait besoin et qui n’ont été donnés à son service qu’ultérieurement par l’USA Patriot Act. À ce propos, il serait intéressant de savoir plus précisément si les requêtes législatives de M. Freeh avaient été rédigées ou non. En effet, le Patriot Act est un texte assimilable par son volume et son extrême complexité à un Code antiterroriste. Sa préparation a dû nécessiter des mois, voire des années de travaux, et l’on s’explique mal qu’il ait pu être présenté tout ficelé quelques jours seulement après les attentats.
Frank. J. Gaffney Jr., le coordinateur des faucons, tire de nouvelles leçons des attentats du 11 septembre dans le Washington Times. Dans une série de tribunes dont nous avons précédemment rendu compte, il trouvait dans ces attentats des confirmations de la justesse de ses thèses antérieures sur la lutte contre le terrorisme, la défense anti-missiles, la guerre des civilisations, et le péril chinois. Il ajoute aujourd’hui le Patriot Act à cette longue liste, alors que sa durée de validité doit être prorogée l’an prochain et que les « gauchistes » du Parti démocrates et les libertariens du Parti républicains en demandent l’abrogation.