La guerre de volonté opposants les déterminations irakienne et américaine à Faludja devrait tourner à l’avantage des Irakiens car ils ne supportent pas l’idée d’être dirigés par des Américains et parce qu’ils sont plus préoccupés par leur pays que ne le sont les Américains. Le raisonnement de l’administration Bush doit être le même car elle a abandonné son objectif d’un Irak libre et pacifique et les forces de la Coalition se préparent à quitter le pays dès que possible. Dès lors, quelle est la moins mauvaise des options ?
Il faut un gouvernement central irakien contrôlant l’intégralité du territoire, contenant les idéologies radicales et les tensions ethniques et qui n’attaquera pas ses voisins. Il devra assurer une liberté raisonnable, permettre le développement culturel et économique, fournir du gaz et du pétrole au monde extérieur et faire évoluer son pays vers plus de participation politique de la population. Cela fait un an que je réclame l’arrivée en Irak d’un homme fort, orienté en faveur de la démocratie. Il faut qu’il combine différents facteurs : ne pas avoir commis d’atrocités sous Saddam Hussein, ne pas avoir une idéologie radicale, avoir du prestige social, avoir accès aux leviers du pouvoir et une base de pouvoir qui n’est pas fondé sur une seule ethnie.
La semaine dernière un tel homme est apparu : l’ex-Major Général Jassim Mohammed Saleh al-Dulaimi qui dirige l’armée protectrice de Faludjah, une nouvelle force irakienne travaillant avec la Coalition pour éviter les confrontations avec les insurgés. Il a livré quelques rebuffades verbales aux États-Unis et est entré dans Faludjah avec l’ancien drapeau irakien, cela semble-t-il l’a rendu populaire. Toutefois, selon le général Myers, ce n’est pas lui qui sera le prochain chef de la garde de Faludjah, mais Mohammed Latif. Il semble que la bataille pour la place d’homme fort ait déjà commencé.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Is an Iraqi strongman emerging ? », par Daniel Pipes, Jerusalem Post, 5 mai 2004.