(15 juin 2006)- S’adressant le 14 juin aux participants à la réunion annuelle de la Convention des Baptistes du Sud, qui se tenait à Greensboro (Caroline du Nord), la secrétaire d’État, Mme Condoleezza Rice, a fait valoir que les États-Unis resteraient engagés dans le monde et que la politique étrangère du pays reposerait sur les idéaux sur lesquels la nation est fondée, à savoir la liberté et la démocratie.

Lorsqu’ils cherchent à offrir aux autres peuples du monde la possibilité de s’épanouir dans la liberté, a-t-elle déclaré, les États-Unis contribuent à renforcer la sécurité et la stabilité du monde.

Elle a évoqué plusieurs thèmes de politique étrangère, notamment le bien-fondé d’une politique étrangère active et les conséquences pour la stabilité régionale et mondiale d’un appui à la liberté.

Le choix fondamental qui se pose aux États-Unis, a-t-elle dit, est de savoir s’ils doivent être un chef de file du monde ou s’ils doivent se retirer, mais la sécurité du pays serait mise en danger si les États-Unis ne défendaient plus la liberté et la démocratie.

« Si l’Amérique ne rallie pas à sa cause d’autres pays pour lutter contre l’intolérance, appuyer la paix, défendre la liberté, et donner de l’espoir à tous ceux qui sont opprimés, notre monde dérivera lentement vers la catastrophe. Les forts en feront à leur guise. Ce seront les faibles qui souffriront le plus et, inévitablement, tôt ou tard, les menaces auxquelles est confronté notre monde frapperont de nouveau au cœur même de notre nation », a-t-elle expliqué.

Elle a donné plusieurs exemples du rôle prééminent des États-Unis, faisant remarquer : « Si les États-Unis ne le faisaient pas, qui ferait prendre conscience aux autres pays de la nécessité de défendre la liberté de religion ? », ajoutant que c’était avec les pays qui respectent les croyances de leur peuple que le gouvernement Bush entretient les liens les plus étroits. « Les gouvernements n’ont tout simplement pas le droit de s’interposer entre les individus et Dieu », a-t-elle affirmé.

À propos du terrible crime international qu’est la traite des personnes, elle a indiqué que les États-Unis avaient « lancé un nouveau mouvement abolitionniste ».

Au Soudan, a-t-elle dit, la diplomatie américaine a aidé à mettre fin à la guerre civile entre le Nord et le Sud et a joué un rôle déterminant dans la signature des récents accords sur le Darfour. Pratiquement toute la nourriture acheminée au Darfour, a-t-elle précisé, provient des États-Unis.

Au niveau individuel, les Américains, par le truchement de leurs organisations religieuses et philanthropiques, « sont un facteur multiplicateur de la compassion exprimée par le gouvernement », a déclaré Mme Rice, citant en exemple l’aide apportée aux victimes du tsunami en Indonésie et à celles des cyclones Rita et Katrina.

L’intérêt que portent les États-Unis à la liberté et à la démocratie appuie aussi la lutte contre le terrorisme. « Nous frappons à la source même du terrorisme en encourageant une vision d’espoir plus forte que n’importe quelle idéologie de haine. Les États-Unis appuient les aspirations démocratiques de tous les peuples, quelles que soient leur culture, leur race ou leur religion », a fait remarquer Mme Rice.

Si les États-Unis incarnent ces libertés que sont l’autodétermination, la liberté de pensée et la liberté de religion, ils n’en ont pas la prérogative et ils ne définissent pas la façon de les exprimer : les nations démocratiques bâtissent des institutions démocratiques qui s’inspirent de leur propre culture et de leurs us et coutumes.

« L’Amérique fera sienne la cause de la liberté dans notre monde non pas parce que nous pensons que nous sommes parfaits. Au contraire, si nous chérissons la démocratie et défendons ses idéaux, c’est parce que nous savons que nous sommes imparfaits », a-t-elle dit, citant M. Reinhold Niebuhr, un théologien protestant influent du temps de la guerre froide.

La Convention des Baptistes du Sud, qui comprend 16 millions d’adhérents, est la plus importante dénomination protestante des États-Unis.