Ci-dessous l’intervention de Catherine Colonna, ministre français déléguée aux Affaires européennes, lors de la conférence de Stockholm sur la réhabilitation du Liban :

Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,

La France, forte de ses liens anciens et étroits avec le Liban, a œuvré sans relâche dès le 12 juillet pour mettre un terme au conflit. La résolution 1701, adoptée à l’unanimité, est parvenue à faire taire les armes. Elle ne se limite pas à la cessation des hostilités mais vise à permettre d’engager un processus politique devant déboucher sur un règlement et un cessez-le-feu durables fondés sur la sécurité d’Israël et la souveraineté du Liban sur l’ensemble de son territoire. Ce processus ne pourra réussir que s’il s’inscrit hors de toute ingérence, dans un cadre d’abord interlibanais, avec le plein soutien de la communauté internationale.

Dans un premier temps, l’urgence va à l’achèvement du déploiement de l’armée libanaise sur tout son territoire et, en parallèle, du retrait israélien, ce qui implique le déploiement d’une FINUL renforcée. La France, avec 2.000 soldats au total, y prend toute sa part.

Notre deuxième objectif doit être celui de la reconstruction du Liban, essentielle pour favoriser le retour à la vie normale mais aussi pour garantir la stabilité de toute la région. C’est l’objet de cette conférence. Je souhaite remercier la Suède pour cette initiative qui permet de lancer ce processus de reconstruction.

Le président de la République, Jacques Chirac, répondant à l’appel solennel lancé par le Premier ministre libanais Fouad Siniora dans Beyrouth bombardée, a annoncé fin juillet 15 millions d’euros en aide humanitaire d’urgence. Notre aide humanitaire s’élève désormais au total à 19,3 millions d’euros, montant qui couvre notamment l’envoi de matériel contre la pollution marine.

Je peux vous annoncer aujourd’hui que la France apportera une contribution supplémentaire de près de 20 millions d’euros pour la 1ère phase de reconstruction, dont 13 millions de prêts de l’Agence française de Développement qui sont immédiatement disponibles et correspondent aux priorités identifiées dans l’excellent document du gouvernement libanais.

Au total l’aide française est donc de près de 40 millions d’euros. De plus, et pour mémoire, je rappelle que la quote-part de mon pays dans l’aide européenne est de 16 %.

Pour cette première phase de la reconstruction, la France propose :

 d’accroître la qualification professionnelle des personnels de la sécurité civile libanaise en matière de gestion de crise, de médecine d’urgence et de techniques de sauvetage, et de lui apporter un soutien logistique ;

 d’intervenir, en réponse aux besoins importants de reconstitution d’infrastructures, sur les secteurs de l’eau et de l’électricité au Sud Liban et à Beyrouth Sud ;

 d’apporter un soutien aux populations par un appui aux initiatives des collectivités locales et des organisations non gouvernementales françaises.

La France, par ailleurs, ouvre son réseau d’établissements scolaires, qui accueille plus de 45.000 élèves libanais, pour la rentrée prévue le 9 octobre. Dans l’enseignement supérieur, elle aménage son dispositif pour permettre aux étudiants libanais de commencer l’année universitaire dans de bonnes conditions.

Je souhaiterais enfin souligner trois points :

 premièrement, notre engagement doit être collectif ; il est indispensable que se manifeste une forte solidarité régionale. A cet égard, je salue les annonces qui ont été faites et doivent maintenant être mises en œuvre ;

 deuxièmement, l’interruption des échanges commerciaux qu’entraîne le blocus israélien entrave le redémarrage de l’économie et la France a appelé Israël à lever ce blocus ; elle renouvelle aujourd’hui cet appel ;

 enfin, au-delà de ces premières mesures destinées à répondre aux besoins immédiats, notre effort devra se poursuivre pour permettre au gouvernement libanais de mettre en œuvre de manière effective les projets de réformes économiques et sociales auxquels il a travaillé depuis son entrée en fonctions. La Conférence de Stockholm est une première étape et notre effort doit s’inscrire dans la perspective d’une conférence internationale qui se tiendrait à Beyrouth ou dans la région. La France s’engage pleinement à accompagner le gouvernement libanais pour atteindre cet objectif.

Je vous remercie./.

Source
France (ministère des Affaires étrangères)