À l’aube du 12 juillet 1892 est guillotiné à Montbrison un certain François Koenigstein, mieux connu sous le nom de Ravachol. Militant anarchiste illégaliste, Ravachol devient très vite l’incarnation du mythe anarchiste, glorifié par les uns et brandi en épouvantail par les autres. Né dans la misère, au travail dès l’âge de 8 ans, Ravachol adhère au mouvement athéiste et anticlérical après avoir lu, dans les journaux, le roman d’Eugène Sue Le Juif errant. Au foyer végétalien de Saint-Chamond, il rencontre des anarchistes et adhère aux illégalistes qui prônent le vol comme méthode de lutte sociale. En 1891, lors d’un cambriolage, il poignarde sa victime et doit s’enfuir à Paris. Révolté par les procès intentés aux anarchistes, il fait sauter les maisons des juges et commissaires de police ce qui lui vaut la célébrité. Arrêté et jugé, en juin 1892, il accueille sa condamnation à mort au cri de « Vive l’anarchie ». Ravachol devient un mythe de la révolte et encore aujourd’hui La Ravachole, chantée sur l’air de La Carmagnole fait partie du répertoire de toute manifestation anarchiste.