L’Irak n’est pas le Vietnam car l’insurrection irakienne ne dispose pas du soutien de la population, les insurgés n’ont pas d’États refuges ou de superpuissance les soutenant et ils n’ont pas de possibilité d’utiliser la rhétorique nationaliste. Nous avons perdu au Vietnam car nous avons perdu la volonté de nous battre, que nous n’avons pas compris la nature du combat que nous menions et que nous avons limité nos moyens. Nous perdrons en Irak si nous commettons les mêmes erreurs.
Il ne faut pas donner à l’insurrection des motifs d’espoir en accélérant le programme d’entraînement des forces irakiennes ou quand les candidats démocrates, à l’exception de Joe Lieberman et Dick Gephardt, refusent de débloquer les fonds suffisants pour la victoire en Irak. De même les responsables de l’administration Bush ne doivent pas ajuster les stratégies militaires pour des raisons politiques.
C’est notre responsabilité de libérer et transformer l’Irak. Il est prématuré de confier cette charge aux Irakiens. Il faut, au contraire augmenter le nombre de troupes dans le pays. Il faut reprendre l’offensive en développant un politique de contre-insurrection dans le triangle sunnite et cela nécessite au moins le déploiement d’une nouvelle division sur le terrain. Par contre, il faut donner plus vite le pouvoir aux Irakiens et cesser de traiter les Irakiens comme un peuple vaincu, mais comme un peuple libéré.
C’est de notre victoire en Irak que dépend la transformation de cette région, instable qui a vu naître Al-Qaïda.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« How to Win in Iraq », par John McCain, Washington Post, 12 novembre 2003.