L’affaire Franklin soulève la question du transfert d’informations classifiées. Le Code pénal interdit le transfert d’informations obtenues grâce à son poste a un étranger, mais dans les faits, il est rare qu’un diplomate discute avec un étranger sans commettre un tel crime. Un diplomate qui ne fournirait que des informations accessibles à tous perdrait vite de sa valeur comme contact. Les échanges diplomatiques impliquent toujours des échanges d’information sensibles.
Les informations concernant l’Iran ont une grande importance pour Israël. Tl-Aviv reçoit beaucoup d’informations des différentes capitales du monde, toujours avec l’accord des services de renseignements du pays. Il n’est cependant pas possible de se préparer à l’avance à toutes les nuances de la conversation. Les États peuvent généralement compter sur le bon sens de leur diplomates et ceux-ci rendent compte des conversations qu’ils ont avec leurs homologues. Ils savent par ailleurs très précisément ce qu’ils doivent ne pas dire.
L’affaire Franklin semble être le fait d’un enquêteur inexpérimenté du FBI, peu au fait des usages diplomatiques et de ce que l’’AIPAC a toujours servi à ces échanges diplomatiques.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« The FBI broke the rules », par Robbie Sabel, Ha’aretz, 9 septembre 2004.