Jeune médecin, militant du mouvement pour les droits de l’homme en Afrique du Sud, Steve Biko est une des étoiles montantes du mouvement « Black Consciousness ». Incarcéré depuis 15 jours, il « tombe de sa couchette » dans le commissariat de Port Elizabeth, le 11 septembre 1977. Le médecin militaire décèle une fracture crânienne et ordonne son évacuation vers l’hôpital… de Pretoria, à 1 200 kms de là. Biko, dans le coma, fera les 12 heures de voyage par la route, nu, menotté à même le sol d’une Land Rover qui emprunte volontairement des pistes cahoteuses. Il mourra à son arrivée à Pretoria. Le gouvernement publie 8 versions différentes de sa mort, allant jusqu’à inventer une grève de la faim. De nombreux journalistes qui révèlent l’affaire sont bannis du pays ou jetés en prison. Mais, en assassinant le leader charismatique de la jeune génération noire, l’Apartheid se prive d’un interlocuteur majeur et devra finalement aller chercher son vieil ennemi, Nelson Mandela au fond de sa prison de Robben Island. « Biko a été le premier clou dans leur cercueil » dira Mandela après sa victoire, en 1993.
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