L’ancien directeur de l’OMC, Mike Moore, livre un étonnant sophisme dans Gulf News. Lutter contre le terrorisme islamique est indispensable à la défense de la démocratie, surtout depuis que les islamistes commettent des attentats en période électorale pour influencer des scrutins, comme on l’a vu en Espagne ou en Indonésie. Or, le terrorisme se nourrit de la pauvreté, et la pauvreté est la fille du protectionnisme, donc l’entrée des pays musulmans dans le système commercial international de l’OMC est un moyen de défendre la démocratie.
Mais à la réflexion, aucun des arguments utilisé n’est recevable : le terrorisme islamiste ne se nourrit pas de la pauvreté comme le montre le fait que les populations des pays pauvres le rejettent massivement et le protectionnisme ne créé pas forcément la pauvreté.

Dans une tribune rédigée la veille de la victoire électorale annoncée du général Susilo Bambang Yudhoyono (dit SBY) à l’élection présidentielle indonésienne, Lee H. Hamilton et George P. Schultz plaident dans le Washington Post pour que le nouveau président se consacre à la réforme de son pays plutôt qu’à suivre l’agenda US. C’est en effet un grand risque. Personne ne sait très bien quelle sera la conduite de SBY, mais on peut craindre que cet ancien agent de la CIA ne sache pas faire autre chose que de tenter d’aligner le plus grand pays musulman du monde sur les intérêts états-uniens. D’autres redoutent, ce qui n’est pas nécessairement contradictoire, que cet ancien général et ancien ministre de la Sécurité, accorde une autorité démesurée à son cabinet de campagne, composé de quinze anciens généraux, et ramène le pays à l’ère de la dictature militaire de Suharto. Les conseils de deux auteurs ne sont pas gratuits. C’est George P. Schultz, lorsqu’il était secrétaire d’État qui désigna Paul Wolfowitz pour superviser la politique US en Asie de l’Est et dans le Pacifique. Par la suite Wolfowitz fut ambassadeur à Djakarta et encouragea la junte à réprimer dans le sang les indépendantistes du Timor-Oriental. Actuel numéro 2 du Pentagone, M. Wolfowitz accorde une attention particulière à l’Indonésie.

Le professeur Michael Shifter, vice-président de l’Inter-American Dialogue, plaide dans le New York Times pour une révision de la politique états-unienne face au Venezuela. Les sanctions économiques, décidées début septembre par la Maison-Blanche sous le premier prétexte venu, donnent l’image d’un George W. Bush mauvais perdant après le succès électoral d’Hugo Chavez. Au demeurant, ces sanctions seront sans effet sur le régime, mais discréditent Washington dans la région. Il vaudrait mieux admettre la donne telle qu’elle est.

Avant de faire l’objet d’un débat référendaire, la ratification du Traité constitutionnel de l’Union européenne divise les formations politiques françaises.
Candidat à la présidence de l’UMP face à l’euro-altantiste Nicolas Sarkozy, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan se prononce pour le « Non ». Dans Le Figaro, il assure que le Traité confèrera les pouvoirs principaux à des instances administratives (Commission, BCE, CJE) au détriment des élus du Peuple. La logique du système permettra à l’Union d’étendre progressivement ses domaines de compétence jusqu’à dépouiller définitivement les États de toute autorité.
À l’inverse le secrétaire général de l’UMP, Philippe Douste-Blazy, récuse le « non » dans Le Monde. Mais plus qu’à présenter des arguments de fond, il s’applique à dénigrer l’ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius qui s’oppose au Traité et, à travers lui, tous les responsables politiques qui, par conviction ou calcul, dévient de la ligne euro-atlantiste.

Enfin, Iyad Allaoui, Premier ministre irakien nommé par les forces d’occupation, sollicite dans The Independent. L’aide internationale dans l’intérêt du peuple irakien. Pour convaincre, il assure contre toute évidence, que l’insurrection est le fait d’une petite minorité de nostalgiques de Saddam Hussein, aidée de djihadistes étrangers, pas de la population. Il poursuit en fixant comme objectif le développement de la production de pétrole pour accroître les ressources du pays, alors que même l’ancien pro-consul, le général Jay Garner, admet publiquement que faire main basse sur ce pétrole est un but de guerre des forces d’occupation.