Pour faire entrer les USA dans la Première Guerre mondiale, le président Woodrow Wilson se heurte à la résistance d’une bonne partie de la population. « Nous sommes un patchwork d’immigrants qu’il est difficile d’unir contre un ennemi commun ». Il met alors en place le Comité d’Information Publique, dirigé par le socialiste George Creel. Travaillant dans la réclame, Creel utilise les ficelles du métier : simplifier, diaboliser, manipuler. « Vendre la guerre est la plus belle aventure qui soit pour un publicitaire » déclare-t-il. Outre des affiches, des sketchs à la radio, des chansons et de faux reportages de presse, Creel utilise lourdement le cinéma et la photographie pour ses manipulations. Le 29 septembre, la première campagne de films sort sur les écrans : l’Allemand y est présenté comme une brute inculte et sanguinaire ou bien un pervers sadique raffiné. Simultanément le Sedition et Espionage Act permet de jeter en prison quiconque s’oppose à la guerre. La méthode marche à merveille : des comités de vigilance citoyenne se créent pour surveiller les suspects d’origine germanique. Des pogroms dévastent les quartiers peuplés d’immigrants allemands à Chicago et Boston. On interdit les compositeurs et auteurs allemands, la saucisse de Francfort devient Liberty sausage et le Berger allemand devient le Liberty dog.
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