Au Guatemala, la CIA organise un nouveau coup d’État pour mettre au pouvoir, cette fois, Julio Cesar Montenegro. Son premier acte présidentiel sera de faire exécuter publiquement huit syndicalistes et dirigeants de l’opposition en les écrasant vivants sous des camions chargés de rochers. Face à la guérilla, le 21 octobre 1966, le colonel Webber de l’US Air Force déclare : « La subversion communiste utilise tous les moyens contre nous, nous devons faire de même ». L’armée et l’aviation US participent directement aux opérations contre les villages soupçonnés d’abriter la guérilla. Les populations civiles indiennes sont bombardées, « traitées » au napalm et à la mitrailleuse de calibre 50. Le Bureau de la sécurité publique (US-OPS) du Pentagone prend en charge la formation de 30.000 paramilitaires aux « techniques anti-subversives » : assassinats, tortures, disparitions, viols. En 1970, l’assistant d’Henry Kissinger, Peter Rodman, déclare à Time : « Les meurtres, la torture, les viols... tout ça c’est OK tant que c’est nous qui le faisons et que ce sont les communistes qui dégustent ». La guerre au Guatemala durera près de 40 ans et fera un demi million de victimes.