Sari Hanafi, directeur du Palestinian Diaspora and refugee Center présente une analyse fondamentale du " droit au retour " dans le Daily Star. Il rappelle que cette exigence est fondée en droit et validée par l’Assemblée générale de l’ONU. Elle n’est pas une question secondaire, négociable lors de tractations de paix, mais la question principale et la seule non-négociable. Au demeurant, le " droit au retour " ne signifie pas que les Palestiniens veulent revenir en Israël, mais qu’ils doivent pouvoir choisir leur destin.

Une petite phrase de L. Paul Bremer III a mis en ébullition le microcosme washingtonien. L’ancien " vice-roi " d’Irak avait indiqué avoir réclamé en vain des renforts de troupes, dès le début de l’occupation. Cet aveu serait une condamnation implicite des choix stratégiques du Pentagone et de la Maison-Blanche. Pas du tout, écrit M. Bremer dans le New York Times. Cette remarque ne visait ni Rumsfeld, ni Bush, mais Kerry qui a refusé de voter des crédits supplémentaires. C’est le leader démocrate qui a refusé les moyens appropriés et qui est le vrai responsable du chaos en Irak.

Devant le Council on Foreign Relations, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a tenu des propos classiquement coloniaux que reproduit le Los Angeles Times. Le peuple irakien serait comparable à un enfant qui apprend à faire du vélo. La Coalition le guide pour l’empêcher de tomber et le verra un jour partir de l’avant en trouvant son équilibre. Bien sûr ce chemin et long et l’enfant irakien a encore besoin pour son bien de la présence anglo-saxonne.
Au cours de cette intervention, M. Rumsfeld a présenté les événements de Samarra comme une simple expression d’autorité face à un peuple irakien en pleine crise d’adolescence. Pendant qu’il s’exprimait ses GI’s terminaient de raser des quartiers entiers de la ville, jonchés de centaines de cadavres.

Depuis deux ans, les néo-conservateurs ont développé une campagne de presse contre l’ONU. Après avoir brocardé la Commission des Droits de l’homme de Genève, ils s’en sont pris directement au secrétaire général, Kofi Annan, qu’ils ont accusé de corruption indirecte. Ses collaborateurs et son propre fils seraient impliqués dans un vaste trafic avec le régime de Saddam Hussein en marge du programme " pétrole contre nourriture ". C’est d’ailleurs cette magouille qui expliquerait l’hostilité de Kofi Annan à la libération de l’Irak.
Pour mettre fin à cette rumeur, une commission d’enquête internationale a été créée, au sein même de l’ONU, et placée sous la présidence d’une personnalité états-unienne très respectée dans son pays. Seulement voilà, les enquêteurs auraient rejeté les documents qui leur ont été transmis après les avoir déclarés faux et ne trouveraient aucune preuve confirmant les malversations supposées. C’est bien la preuve que cette commission est malhonnête, répond Edwin J. Feulner, président de la Fondation Héritage, dans le Washington Times.
On retrouve-là la rhétorique désormais classique de la classe dirigeante US : si l’on ne trouve pas de cellules dormantes d’Al Qaïda, c’est qu’elles ont bien cachées et encore plus dangereuses qu’on ne le pense. Si l’on ne prouve pas la corruption de l’ONU, c’est qu’elle est pire que ce qu’on imagine, etc.

Certains sites industriels chimiques sont particulièrement vulnérables à des attaques terroristes. Or, le niveau de sécurité général est égal à celui du maillon le plus faible du dispositif. Donc, observe Robert F. Kennedy Jr dans le Los Angeles Times, les efforts de sécurisation des sites militaires états-uniens sont inutiles puisque des attentats majeurs restent possibles. C’est que l’administration Bush a dispensé les industriels qui financent les campagnes électorales du Parti républicain de se conformer aux normes de sécurité.
On pourrait aussi conclure, comme l’avait fait Michael Moore, que l’administration Bush ne croit pas suffisamment aux menaces dont elle parle pour exiger de ses amis qu’ils appliquent les normes de sécurité nationale.

Enfin, Stanley A. Weiss décrit aux lecteurs de l’International Herald Tribune les bienfaits dont vont bénéficier les habitants de Sao Tomé et Principe lorsque les multinationales exploiteront à plein régime le pétrole de ce nouvel Eldorado. Mû par la compassion, le magnat états-unien pointe les garde-fous qu’il conviendra de mettre en place pour que la manne pétrolière profite localement à tous et pas simplement à une élite corrompue. Il en éprouve par avance bonne conscience et tient à en faire partager ses lecteurs, qui pourraient eux aussi être tentés par pareil investissement.