Le Jerusalem Post reproduit une version partielle d’un texte de Nabil Amr, ancien ministre de l’Information de l’Autorité palestinienne, initialement publié en arabe par le journal al-Hayat al-Jadeeda de Rammalah. Nabil Amr dénonce le manque de démocratie dans les institutions palestiniennes et demande un accroissement de l’autorité du Conseil législatif palestinien. Comme nous n’avons pas pu nous procurer le texte originel, il nous est difficile de dire si cette tribune est pleinement représentative de la pensée de l’auteur ou si le journal de Richard Perle ne l’a pas expurgé de critiques trop virulentes contre Israël pour ne laisser que celle qui peuvent gêner Yasser Arafat. Quoi qu’il en soit, le quotidien (qui d’ordinaire ne publie pas de points de vue arabes dans ses pages « Opinions ») se délecte d’une tribune qu’il peut utiliser pour étayer son point de vue : il ne peut y avoir de paix avec les Palestiniens tant que ceux ci n’auront pas réformé leur direction.
Autre angle d’attaque contre les Palestinien : le terrorisme. Dans le Los Angeles Times, Joshua Muravchik note qu’aussi bien l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) que l’Organisation des nations unies (ONU) refusent de donner une définition du terrorisme de peur de porter tort aux combattants palestiniens. L’analyste néo-conservateur, qui est en train de rédiger un rapport contre l’ONU pour le compte de l’American Enterprise Institute, conclut bien sûr à l’inefficacité des institutions internationales ; ce qui est aussi pour les partisans de George W. Bush un moyen indirect de critiquer le discours multilatéraliste de John Kerry.

L’ex-Général Tommy Franks, affirme dans le New York Times et l’International Herald Tribune que, contrairement à John Kerry, le président sortant à bien compris que la guerre au terrorisme est globale est que la Guerre contre l’Irak et la Guerre contre l’Afghanistan font partie du même conflit : dans les deux cas, les États-Unis ont combattu des « terroristes ». L’ancien responsable militaire de ces deux conflits dénonce également les attaques de Kerry contre l’inefficacité de l’armée états-unienne dans la traque de Ben Laden à Tora Bora et la technique qui a consisté à sous-traiter cette recherche aux seigneurs de guerre afghans. Il précise que les Afghans n’ont servi que d’auxiliaires en raison de leur connaissance du terrain et que rien ne prouve que Ben Laden ait pu s’enfuir puisqu’on ignore s’il était en Afghanistan ; un dernier argument que ceux qui ont soutenu l’invasion de l’Afghanistan au motif de la traque de Ben Laden apprécieront sans doute à sa juste valeur.

Le sénateur John McCain, président de l’International Republican Institute, reprend dans le Washington Post le cheval de bataille traditionnelle de son homologue démocrate de la NED/CIA, Madeleine Albright, et fustige l’organisation des élections du 31 octobre par le gouvernement ukrainien. Comme d’habitude, il vante les qualités de Victor Yushchenko et dénonce Victor Yanukovych. Contrairement à Madeleine Albright cependant, il joue moins sur la corde des Droits de l’homme bafoués et assume davantage l’enjeu stratégique de cette élection : Si Yushchenko gagne, l’Ukraine se rapprochera des États-Unis et sera une épine dans le pied russe, si c’est Yanukovych, McCain craint que la Fédération de Russie ne s’associe à l’Ukraine pour devenir un « empire » concurrent des États-Unis. On le voit, la lutte contre « l’empire émergeant » a repris un second souffle après la publication de la Lettre des 115 contre la Russie, dont M. McCain est signataire.
Bernard Bot, ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas (qui occupe la présidence de l’Union européenne), n’a pas digéré de s’être fait manipulé par les Lituaniens lors de l’affaire de Beslan. Il est d’autant plus réticent à l’Appel des 115. Dans Le Figaro, il plaide pour un rapprochement de l’UE et de la Fédération de Russie et, faussement naïf, il met les tensions provoquées par les atlantistes sur le compte de malentendus culturels.