L’historien Howard Zinn déplore dans The Progressive l’incapacité de John Kerry à fournir une alternative à la guerre au terrorisme de MM. Bush, Sharon et Poutine. Selon lui, cette guerre n’est jamais qu’une lutte entre dominants et dominés. Le terrorisme serait une réaction à l’injustice et la guerre au terrorisme serait un moyen de prolonger l’injustice. La paix, elle, ne pourrait venir que de la résolution de ces injustices.

Le Jerusalem Post organise dans ses colonnes le débat interne du Likoud sur le plan Sharon de redéploiement.
Le colonel Michael Ratzon, bien que membre du gouvernement, y est opposé. Il lui paraît insensé de perdre Gaza sans contrepartie, alors même qu’Israël n’y est pas contraint. Et il ne voit pas l’intérêt de provoquer une guerre civile chez les Palestiniens. Au contraire Meir Sheetrit pense qu’en modifiant la donne, Israël redorera son image internationale et que les palestiniens apparaîtront alors comme les responsables de la poursuite de l’affrontement.
Dans Ha’aretz, le débat se poursuit à gauche. Meron Benvenisti observe que la stratégie de Sharon conduit inexorablement à un État unique. Il en déduit que le Premier ministre imagine d’institutionnaliser l’injustice au sein de cet État. De son côté, Michael Tarazi, avocat de l’OLP, observe qu’en enfermant les Palestiniens dans des réserves, sans eau ni terres arables, Sharon ne peut que susciter un regain de violence et une remise en cause du caractère juif de l’État unique qui se profile.
La nouveauté dans ce conflit sans fin surgit sous la plume de Shimon Peres dans le Boston Globe. L’ancien Premier ministre y développe l’idée que, à l’époque contemporaine, la puissance d’un État ne dépend plus comme avant de l’étendue de son territoire, mais de sa créativité. Dès lors, il est absurde de continuer à se battre pour de petits bouts de terrain : Israël doit recentrer ses efforts sur son développement intérieur. C’est aussi là un constat de sagesse. En effet, l’État hébreu met sa sécurité en péril en se focalisant sur son expansion au détriment de son économie, tous les jours plus faible.

Enfin, l’ancien ministre allemand de l’Économie Otto Lambsdorff met en garde les lecteurs de l’International Herald Tribune contre les projets de Gerhard Schröder et Jacques Chirac de nouer un axe Paris-Berlin-Moscou. Selon lui, la Russie ne partage pas les valeurs démocratiques de l’Occident et ne peut donc devenir un partenaire à part entière, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas veiller à entretenir des relations de bon voisinage. Ancien président du groupe européen de la Commission Trilatérale, M. Lambsdorff est partisan d’une Union européenne et d’une alliance atlantique fortes et élargies dont la Russie serait exclue ; une position classiquement inspirée par la théorie de l’équilibre des puissances et qu’il essaye ici de justifier sur un mode idéologique.