À l’ONU aujourd’hui, une motion condamnant le blocus états-unien de Cuba sera adoptée à une forte majorité avec le soutien et avec le soutien du Royaume-uni et de tous les pays de l’Union européenne. C’est un rituel annuel dont Washington se moque. Le dernier vote avait condamné ce blocus par 154 voix contre 3. Il n’est pas nécessaire de soutenir le système de gouvernement cubain pour s’opposer au blocus qui a ruiné l’économie cubaine pendant 40 ans et touche les Cubains ordinaires.
L’action extraterritoriale des États-Unis est totalement illégale et forme un dangereux précédent, mais cela n’inquiète que le reste du monde, les États-Unis s’en moquent. Les relations entre l’Union européenne et Cuba se sont beaucoup détériorées sous l’influence de José-Maria Aznar. Certains ambassadeurs de l’Union européenne ont commencé à inviter des dissidents que les Cubains voient comme la cinquième colonne. Comme c’était prévisible, les autorités cubaines refusèrent d’assister à ces évènements et les autres contacts déclinèrent. Le Royaume-Uni fut perçu comme l’instigateur de ces pratiques bien que je sois certain que cette politique ne vient pas d’ici.
Le changement de gouvernement en Espagne ouvre la voie à une normalisation des relations avec Cuba. Dans le même temps, la politique états-unienne apparaît comme de plus en plus hypocrite car des gouverneurs républicains états-uniens d’États agricoles se rendent à Cuba pour faire la promotion de leurs produits et les réfugiés cubains de Floride (aujourd’hui majoritairement des réfugiés économiques) veulent une levée des sanctions qui les empêchent d’aider leur famille. Nous devons continuer à améliorer nos relations avec Cuba.

Source
The Guardian (Royaume-Uni)

« Cuba’s comeback », par Brian Wilson, The Guardian, 28 octobre 2004.