Sari Nusseibeh et Ami Ayalon, les animateurs de la People’s Voice Initiative, plaident dans le Jérusalem Post pour la solution à deux États, dont on a oublié qu’elle fut proposée à Oslo par Yasser Arafat. Surtout, ils font valoir que l’avenir des Palestiniens et des Israéliens est interdépendant et, qu’en conséquence, chaque camp devra accepter des concessions pour réaliser une partie de ses rêves.
Cependant, la solution à deux États, survivra-t-elle à la mort du vieux leader, s’interroge le Los Angeles Times ? Oui, répond l’ancien Premier ministre Shimon Peres. Israël est une réussite du mouvement sioniste pour échapper à l’antisémitisme. Dans le contexte démographique, cela implique la séparation d’avec les Palestiniens, donc l’existence de deux États. M. Peres justifie son raisonnement par sa vision de l’histoire juive : à la fin du XIXe siècle, une partie des juifs d’Europe choisit le communisme, mais celui-ci déboucha sur un échec puisque Staline persécuta les juifs.
Non répond le professeur Saree Makdisi. Dans la pratique, la solution à deux États est morte depuis longtemps. Les Palestiniens sont incarcérés dans des réserves privées de ressources naturelles et sont administrés par Israël. Israël est déjà l’État de tous. À partir de cette constatation, il faut construire un État démocratique et laïque qui puisse garantir la paix.

La menace, réelle ou supposée, d’une guerre civile palestinienne conduit l’ambassadeur Nissim Zvili à préconiser une ingérence en faveur des « Palestiniens modérés ». Dans Le Monde, il pose comme préambule à la réalisation de la feuille de route la désignation d’une Autorité palestinienne représentative et conciliante. Mais, on ne voit pas très bien comment une ingérence de plus garantira la représentativité des négociateurs palestiniens, alors qu’Israël mettait en cause celle du président Arafat, pourtant largement élu.
Dans le Washington Times, Zalman Shoval, ancien président du Likoud mondial, repousse plus loin encore les responsabilités. Il affirme que la mort d’Arafat ne changera pas grand-chose au problème, dans la mesure où, selon lui, ce n’est pas là qu’il réside. Le problème, c’est la corruption des États arabes qui rend la paix impossible.

L’amiral Pierre Lacoste, ancien patron des services secrets français, alerte les lecteurs du Figaro sur les dangers considérables de la politisation du renseignement états-unien. Selon lui, cette politisation n’affecte pas seulement l’efficacité des services secrets, elle déséquilibre les institutions. Ce qui est en cause, ce n’est donc pas tant un mauvais management des services qu’une subversion de la démocratie.
Thomas A. Twetten, ancien directeur des opérations de la CIA, joue les médiateurs publics dans le Los Angeles Times après les démissions et limogeages en série qui ont agité l’agence. Tout en qualifiant le nouveau patron, Porter Goss, de « vieil ami », il stigmatise l’arrogance de ses collaborateurs et les purges qu’il pratique. Sachant que l’auteur s’est fait éconduire du bureau de M. Goss lorsqu’il tenta de mener sur place sa médiation, cette tribune doit plutôt être interprétée comme un constat d’échec dressé au seul tort du nouveau venu.
Enfin, Frank J. Gaffney Jr, le coordinateur des faucons, se réjouit dans le Washington Times de la fronde républicaine qui a permis de faire échec à la réforme du renseignement conseillée par la Commission d’enquête présidentielle sur le 11 septembre. Dans un document qui est aussi un best-seller, les commissaires relevaient la passivité des agences avant et après les attentats et préconisaient la création d’une direction centralisée de toutes les agences de manière à faciliter la circulation des données et la cohérence des actions. Il s’en serait suivi, de facto, une supervision des services secrets par le département d’État, tandis que les faucons souhaitent, au contraire, un renforcement du département de la Défense qui va dans le sens de la militarisation du pays que nous dénonçons dans ces colonnes depuis trois ans.