« C’est bien triste, mais on s’en fout, non ? », déclare (filmé à son insu) le PDG du groupe chimique Union Carbide (aujourd’hui Dow Chemical) à propos de la catastrophe qui s’abat dans la nuit du 3 au 4 décembre 1984 sur la ville de Bhopal, en Inde. Vers minuit, une fuite de methyl iso-cyanate (MIC) se produit à l’usine de pesticides Union Carbide - située au beau milieu d’un bidonville. 4 000 personnes meurent asphyxiées tandis que plus de 200 000 autres sont atteintes et deviennent aveugles ou handicapés à vie. Le lendemain matin, la maison mère aux États-Unis interdit aux responsables de l’usine de révéler la composition (brevetée) du produit qui s’est échappé, empêchant l’administration d’un remède salvateur. À ce jour, la catastrophe a fait entre 16 000 et 20 000 morts. Union Carbide fera tout pour échapper à ses responsabilités et les indémnisations traîneront pendant plus de 15 ans. Elles ne sont pas encore terminées... le site abandonné par l’entreprise est aujourd’hui une décharge toxique à ciel ouvert et ce sera au contribuable indien de payer les 25 millions de dollars du nettoyage.