Il y a quelque chose de familier dans l’atmosphère à Kiev la semaine dernière, la même chose que j’avais ressenti à Varsovie en 1980. À ce moment-là, c’était le symbole de Solidarnosc qui rassemblait toute une série d’aspirations. Aujourd’hui, pour les Ukrainiens, c’est la couleur orange. Toutefois, certains, influencés par les propagandistes du Kremlin, affirment que cette révolution est orchestrée par l’Occident suivant un modèle construit par les fondations pro-démocratiques occidentales.
Dans toutes les élections contestées des cinq dernières années, le déroulement a été le même : le pouvoir central a essayé de falsifier les élections. Dans chaque cas, des ONG se sont mobilisées en faisant des sondages sortis des urnes et en surveillant le déroulement des scrutins. C’est ce que nous avons fait en Ukraine également. Aucun de ces efforts n’aurait eu d’impact sans l’écho donné à ces opérations par la presse indépendante. Des médias libres, même peu nombreux, ont eu un rôle vital dans la révolution géorgienne et en Ukraine, les médias électroniques ont été décisifs. Les groupes d’actions civiques ont eu un rôle déterminant et notamment les groupes de jeunes, qui ont représenté l’avant-garde du mouvement.
Certains pensent que la similarité des méthodes prouve que les derniers renversements de gouvernements autocratiques font partie d’un complot états-unien, mais il ne s’agit que de l’expression du désir de liberté dans la région.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
Christian Science Monitor (États-Unis)

« In Ukraine, Homegrown Freedom », par Nadia Diuk, Washington Post, 4 décembre 2004.
« In Ukraine, homegrown freedom », Christian Science Monitor, 8 décembre 2004.