Alors que l’opinion publique mondiale observe la disparité des aides financières apportées par les États développés aux populations d’Asie victimes du Tsunami, le secrétaire d’État Colin Powell vante dans Gulf News l’ampleur de l’effort états-unien. Selon lui, le second mandat Bush sera marqué par le développement de l’aide au développement, au point d’atteindre 65 % de l’aide du G7 aux pays pauvres dès 2006.
Le ministre français des Finances, Hervé Gaymard, n’a pas les mêmes chiffres. Dans un entretien au Figaro, il affirme que c’est la France qui est la première donatrice pour le développement, avec 0,42 % de son PIB.
C’est en définitive Sideny Blumenthal, l’ancien collaborateur de Bill Clinton, qui livre la clef de ces contradictions dans le Guardian. Il note que le président Bush et son administration ont mis plusieurs jours pour proposer leur aide à l’Asie. Les sommes qu’ils ont finalement lâchées relèvent en réalité de la communication, d’où le recrutement de Bush père et de Bill Clinton pour « vendre » cette bonne image. La triste réalité, c’est que les Etats-Unis sont surtout préoccupés de soutenir la répression de la guérilla d’Aceh par les militaires indonésiens. Paul Wolfowitz, ancien ambassadeur en Indonésie, ne pouvait pas manquer l’occasion du Tsunami pour déployer des troupes.
En se transformant en collecteurs de dons, les médias grand public ont renoncé à leur travail d’information au point d’ignorer la reprise des combats à Aceh.

Deux anciens ministres socialistes français, Hubert Védrine et Henri Nallet, plaident dans Le Monde pour une réforme de l’ONU. Ils présentent une variante des propositions du Comité des 16 sages en ce qui concerne la création et l’attribution de nouveaux sièges permanents au Conseil de sécurité. Dans cette affaire, où rivalisent au moins une dizaine de projets concurrents, on serait bien en peine d’expliciter les critères de choix, tant il est évident que chacun entend composer un Conseil selon ses affinités. Les deux auteurs apportent en outre une idée peu débattue : la transformation du Conseil économique et social et la création d’une assemblée consultative des ONG. Ce dernier point ne peut qu’inquiéter : les organisations non-gouvernementales n’ont généralement de non-gouvernementales que le nom. Elles sont pour la plupart financées par des États et représentent les intérêts de leurs bailleurs. Donner des sièges au Conseil à des États du tiers-monde et renforcer le pouvoir des États développés par le biais des ONG qu’ils soutiennent revient à donner d’une main et à reprendre de l’autre.

L’un des principaux observateurs internationaux des scrutins présidentiel et local palestiniens, Michel Rocard, assure dans Le Monde qu’ils sont sincères et qu’il a pu vérifier au passage l’appétit de démocratie du peuple palestinien. Une affirmation qui est interprétée différemment selon les camps : pour certains, les Palestiniens en étaient jusqu’ici empêchés par Israël, pour d’autres par Arafat.
Avant même que le résultat ne soit connu, Yossi Beilin le proclamait dans le Los Angeles Times, l’International Herald Tribune et Le Monde. Le président du Yahad se félicitait à l’avance d’avoir désormais un interlocuteur sur mesure : Mahmoud Abbas.
On peut interpréter cette préscience de trois manières différentes. Soit le résultat était évident et donc prévisible ; soit le jeu était convenu d’avance ; soit aucun autre résultat n’était possible. C’est cette troisième interprétation que choisit Natan Sharansky dans Ha’aretz. Le président du Yisrael B’Aliyia Anglos considère qu’il n’y avait pas plus de suspens que dans les élections soviétiques. Elles étaient sincères, mais il n’y avait qu’un parti.
Certains observateurs ont relevé que le changement d’équipe simultané à l’Autorité palestinienne et en Israël avait été annoncé et décrit dans les colonnes d’Intelligencia dès juin dernier, c’est-à-dire avant la maladie et le décès inexpliqué du président Arafat.
Enfin, l’ambassadeur Dennis Ross, du WINEP, explique dans Gulf News que l’évolution politique des protagonistes et la médiation égyptienne ne suffisent pas. Elles appellent et facilitent l’intervention des États-Unis.

Pour sa part, Terje Roed-Larsen, un des architectes des accords d’Oslo, appelle dans le Daily Star Israël à ne pas rejeter la main tendue de la Syrie. Mais, qui se hasardera à Tel-Aviv à prendre le contre-pied de Washington ?