Si on regarde les images d’al-Sharqiya, la plus populaire des télévisions irakiennes, on a l’impression, exception faite de la langue employée, qu’on regarde des images d’une campagne américaine. Les Irakiens sont devenus accrocs aux informations depuis la chute de Saddam Hussein et zappent entre les chaînes pour avoir les dernières informations brûlantes. Sur ces chaînes, on voit régulièrement les publicités d’Iyad Allaoui.
Ces publicités ne sont cependant pas visibles à Nadjaf où on manque d’électricité à cause de l’activité des insurgés. Les politiciens chiites diffusent donc leurs messages via la radio, qu’on peut écouter grâce à des transistors à piles. Les politiciens chiites organisent également de grands meetings qui rassemblent leurs grandes figures, mais aussi quelques sunnites présentés sur la liste de l’alliance nationale irakienne parrainée par Ali Sistani.
À Bagdad, j’ai vu des politiciens irakiens discuter de l’efficacité de l’entraînement des forces irakiennes et de la distribution des portefeuilles ministériels après l’élection. Les dernières rumeurs prétendent que les chiites laisseront la présidence au Kurde Jalal Talabani. Sunnites et chiites discutent des moyens de faire cesser la violence tandis que les numéros de listes sont distribués aléatoirement.
Tout cela montre qu’en Irak, la démocratie a cessé d’être théorique.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Democracy on the Wing », par Michael Rubin, Washington Post, 26 janvier 2005.