Pour ceux qui ont la chance de vivre dans un pays stable, pacifique et démocratique comme la Grande-Bretagne, il est difficile de comprendre l’importance de l’élection de dimanche en Irak. Mais pour des millions d’Irakiens, ce jour a été très important. Je n’ai jamais douté, malgré la violence, que les Irakiens démontreraient leur courage et leur amour de la liberté car ils savaient l’importance de ces élections et que le monde les regardait. Ils ont défié les terroristes, les fanatiques et les couards. Toutes les communautés d’Irak se sont avancées telle une armée vers les urnes avec comme seule arme leur détermination à vivre en liberté.
Nous ne savons pas encore qui est élu, mais on sait que ceux qui ont gagné, ce sont les millions d’Irakiens qui veulent un pays libre et pacifique, un pays qui soit un symbole dans la région, et que les perdants sont les extrémistes qui ont peur de la liberté. L’élection de dimanche ne veut pas dire que la violence cessera vite mais, après les élections, les Irakiens sauront que les terroristes ne peuvent pas gagner car ils n’ont pas le soutien de la population. Nos forces de sécurité ont intercepté sept kamikazes le jour des élections et, sans surprise, aucun n’était Irakien.
Les élections de dimanche n’étaient pas parfaites (il faut du temps après des années de dictatures) et les menaces terroristes ont diminué la participation, mais cela n’a pas empêché des milliers de personnes de mettre leur liberté avant leur sécurité. Certains n’ont pas voté car ils ne se sentaient pas concernés par l’élection, cela changera.
Aujourd’hui, nous devons rédiger notre constitution et, avec les dirigeants des principaux partis irakiens, nous nous sommes mis d’accord pour organiser un dialogue national. Il faut que les Irakiens, qu’ils aient ou non voté, se rassemblent. Tout cela n’aurait pas eu lieu sans la Grande-Bretagne, les États-Unis et les autres qui ont payé un lourd tribut à la démocratisation de l’Irak. Grâce à votre sacrifice et au courage des Irakiens, nous avons fait un grand pas vers la démocratie.

Source
The Times (Royaume-Uni)

« My thanks to the British people », par Iyad Allaoui, Times, 3 février 2005.