Comme trop souvent en cas de dilemme diplomatique avec l’Autorité palestinienne, l’enquête sur le meurtre de trois Américains à Gaza est en train de disparaître sous les efforts menés pour renforcer la nouvelle direction palestinienne. Maintenant que la visite de Condoleezza Rice à Ramallah est programmée, il est évident que la découverte des responsables de ce crime n’est plus une priorité.
Le 15 octobre 2003, Trois États-uniens avaient été tués et un diplomate blessé alors qu’ils se rendaient à Gaza pour auditionner des candidats au programme Fulbright. Peu après l’attaque, celle ci fut revendiquée par un groupe se désignant sous le nom de " Comité populaire de résistance ", mais les services de renseignement israéliens estimèrent que les responsables étaient en réalité des membres des forces du Fatah sous la direction de Mohammed Dahlan et Rachid Abu Shabak. Le département d’État demanda que les auteurs de ces attentats soient arrêtés et jugés ; une équipe du FBI fut dépêchée sur place mais côté palestinien, l’enquête fut confiée à Abu Shabak, un terroriste traqué par Israël. Aucun progrès n’a été enregistré depuis mais Musa Arafat, chef du renseignement militaire palestinien et cousin de Yasser Arafat, a annoncé le 22 septembre 2004 à Reuters que les Palestiniens savaient très bien qui étaient les coupables mais qu’ils ne feraient rien pour les arrêter tant que les combats avec Israël se poursuivaient pour ne pas provoquer d’affrontements entre factions.
Le département d’État avait posé comme pré-condition à la venue d’un diplomate de haut rang à Ramallah l’arrestation des auteurs de l’attentat mais ce pré-requis ne semble plus être d’actualité. On ne peut pourtant pas laisser ces crimes impunis. En effet, comment les États-Unis pourraient-t-ils convaincre les Palestiniens d’arrêter les attaques contre Israël s’ils ne parviennent pas à sanctionner les crimes contre son personnel diplomatique ?

Source
Jerusalem Post (Israël)

« The show must not go on », par Morton A. Klein, Jerusalem Post, 10 février 2005.