Il y a un an, Vladimir Poutine était considéré avec respect sur le plan international et avait un pouvoir politique fort. Aujourd’hui, plus rien ne va pour lui : la confiscation de Yukos a détourné sa réforme fiscale et judiciaire, sa désastreuse gestion de la prise d’otage de Beslan a montré la faiblesse de l’État central, son intervention dans les élections ukrainiennes a montré que non seulement il était antidémocratique mais également anti-occidental, et les manifestations contre sa réforme des retraites ont fait décliner sa popularité.
Tandis que son étoile déclinait, celle de Viktor Yushchenkocommençait son ascension. La révolution orange et le malaise russe ont eu lieu tous les deux en plaine période de croissance économique, il s’agit donc de question purement politique, pas économique. Les deux pays cherchent à lutter contre la corruption des oligarques qui sont nés pendant le passage de ces pays à l’économie de marché. Poutine lutte contre la corruption par le renforcement de l’État et la centralisation mais cela rendu l’État moins fonctionnel. La croissance économique a décliné et cette politique a même relancé la corruption. Viktor Yushchenko utilise une méthode inverse en libéralisant le système politique et en se rapprochant de l’Europe.
Pour le reste, les politiques économiques sont identiques même si l’autoritarisme politique de l’État russe contamine peu à peu l’économie et fait décliner les résultats économiques. Viktor Yushchenko ne doit pas suivre l’exemple russe et il doit développer les privatisations dans le pays.

Source
International Herald Tribune (France)
L’International Herald Tribune est une version du New York Times adaptée au public européen. Il travaille directement en partenarait avec Haaretz (Israël), Kathimerini (Grèce), Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne), JoongAng Daily (Corée du Sud), Asahi Shimbun (Japon), The Daily Star (Liban) et El País (Espagne). En outre, via sa maison-mère, il travaille indirectement en partenarait avec Le Monde (France).

« Yushchenko vs. Putin », par Anders Aslund, International Herald Tribune, 10 février 2005.