Une approche extrémiste et unilatéraliste est développée à Washington pour miner la diplomatie constructive visant à résoudre les malentendus sur le programme nucléaire iranien. Cette attitude persiste malgré les derniers développements qui montrent que l’Iran est prêt à prendre des mesures pour prouver que son programme nucléaire est pacifique et à faire ce qui est nécessaire pour restaurer la confiance sur ce sujet. Dans sa dernière résolution, le bureau des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a reconnu l’action de l’Iran et l’a saluée. Malgré les difficultés, l’accord que nous avons signé le 14 novembre 2004 avec la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et d’autres pays européens a ouvert la voie à une sortie de crise raisonnable. La même semaine, l’agence nucléaire confirmait que les inspecteurs n’avaient découvert aucun programme secret d’armement nucléaire.
L’Iran est pleinement engagé en faveur du Traité de non-prolifération et souhaite un renforcement des gardes fous. Mais, dans le même temps, nous nous opposons à tout ceux qui veulent nous priver de notre droit légitime à développer une énergie nucléaire pacifique. Notre engagement en faveur du Traité de non-prolifération est fondé sur une question de sécurité, mais aussi sur des considérations religieuses et éthiques. En effet, le guide suprême de la Révolution islamique, Ali Khameneï, a réitéré à plusieurs occasions une fatwa interdisant la production et l’usage des armes nucléaires. La dernière fois, ce fut le 25 novembre dernier. Le poids d’une telle déclaration ne doit pas être sous-estimé. Rappelons également que, depuis le 18 décembre 2003, l’Iran a signé le protocole additionnel du Traité de non-prolifération.
Le seul moyen de lutter contre la prolifération est de développer les outils multilatéraux. Le Traité de non-prolifération doit être renforcé et pour cela les puissances atomiques doivent respecter leurs engagements de désarmement.

« We’re not building a bomb », par Kamal Kharrazi, International Herald Tribune, 5 février 2005. Cette tribune est adaptée d’un article de Global Agenda, la revue du Forum économique mondial de Davos.
« Irán no tiene armamento nuclear », Clarin, 17 février 2005.