Si la Syrie est, comme beaucoup le croient responsable de la mort de Rafic Hariri, ce ne sera qu’une ligne de plus dans une longue liste de crimes. Il est évident que la liberté ferait un grand pas si nous chassions les Assad du Liban, mais aussi de la Syrie, un pays que cette clique de politiciens allaouites domine bien que les allaouites ne représentent que 12 % de la population.
La Syrie occupe le Liban depuis les années 70 et le monde a laissé faire car l’occupation était préférable au chaos, même si le Hezbollah semait la terreur dans le pays avec le soutien de la Syrie. Pourtant aujourd’hui, avec son soutien au terrorisme et son trucage des élections libanaises, la Syrie a réussi à provoquer à la fois la colère des États-Unis et de la France. L’assassinat d’Hariri devrait rallier à ce duo les États arabes contre les Assad. Depuis ce crime, la Syrie et le gouvernement libanais refusent une enquête internationale concernant cet assassinat et Damas et le Hezbollah agitent la menace du retour de « l’instabilité » au Liban. En réalité pour que le Liban soit vraiment stable, il faudrait un retrait syrien, un désarmement du Hezbollah et le départ des services de renseignement militaires syriens.
Toutefois, les États-Unis et la France ne peuvent se contenter d’une libération du Liban, il faut une libération de la Syrie. Il faut accroître la pression contre les Assad en demandant la participation des gouvernements arabes sunnite et du gouvernement chiite d’Irak. Dans les années 80, les États-Unis ont voulu libérer le Liban et sont partis après la mort de 244 marines. Nous devons réessayer en nous appuyant sur l’opposition libanaise.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Toss Bashar Assad Out of Both Lebanon and Syria », par Danielle Pletka, Los Angeles Times, 25 février 2005.