Fondé par des militants libertaires et d’extrême gauche franco-espagnols (Jean-Marc Rouillan, Oriol Plate Sugranyes), le MIL (Mouvement Ibérique de Libération) se veut un mouvement de résistance armée au régime de Franco. Pratiquant la guerrilla urbaine et les actions spectaculaires non-sanglantes contre des symboles franquistes, le groupe est dans le colimateur du ministre de l’intérieur français Raymond Marcellin - qui échange régulièrement des informations avec la police franquiste. Sur la base de ces renseignements, le jeune militant anarchiste catalan Salvador Puig Antich est arrêté par la police politique espagnole en septembre 1973 et accusé du meurtre d’un policier - tué lors de l’échange de coups de feu avec les militants du MIL. Alors que les analyses montrent que le policier est mort victime d’un « tir ami », Antich est néanmoins condamné à mort en janvier 1974. Malgré de nombreuses manifestations et demandes de révision du procès inique, Salvador Puig Antich sera executé par garrot dans la nuit du 2 mars, à la prison de Barcelone.