Afin de faire de la pauvreté de l’histoire ancienne, la France et la Grande Bretagne soutiennent de nouvelles idées. Il y a cinq ans, l’Assemblée générale de l’ONU se fixait une série d’objectif de réduction de la pauvreté et de développement humain à atteindre avant 2015, mais les moyens étaient insuffisants, spécialement en Afrique sub-saharienne. Il faut accroître l’aide au développement et avec une augmentation annuelle de 50 milliards de dollars, nous pourrons atteindre les objectifs du millénaire ; ce n’est pas grand chose si on se souvient que le PIB mondial est de 40 000 milliards de dollars.
Aujourd’hui, le débat se porte sur les sources de ce financement et dans ce débat, la France et la Grande Bretagne soutiennent des positions innovantes. Les pays développés doivent consacrer 0,7 % de leur PIB à l’aide au développement ; la France et la Grande Bretagne se sont fixés cet objectif pour 2012 mais nous avons besoin de faire plus. C’est pourquoi la Grande Bretagne a proposé de créer une " facilité financière internationale " (FFI) qui permettra de développer les transferts financiers aux pays pauvres. Nos deux pays, avec la Bill and Melinda Gates Foundation, travaillent sur une FFI en faveur des vaccinations dans les pays pauvres.
La France soutient fortement la création d’une taxe globale pour financer le combat contre la pauvreté. L’année dernière, le Brésil, le Chili, la France et l’Espagne ont analysé plusieurs options pour les impôts globaux contre la pauvreté et Jacques Chirac, lors de son discours à Davos, a proposé une taxe infime sur les transactions financières et des taxes sur les transports aériens. Cet impôt international est sujet à controverse, mais la générosité déployée lors du tsunami en Asie pourrait marquer un tournant pour l’opinion publique internationale. Qui pourrait désormais s’opposer à une surtaxe d’une ou deux livres sur chaque ticket d’avion alors que cet impôt permettrait de financer la lutte mondiale contre le SIDA, ce tsunami silencieux qui touche l’Afrique ? La proposition franco-britannique de FFI est différente mais complémentaire. Nous avons les mêmes objectifs que la Grande Bretagne et c’est une bonne chose que la Grande Bretagne ait pris la direction du G7 cette année.
« The silent tsunamis of Africa », par Gérard Errera, The Guardian, 2 mars 2004.
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