« Les dissidents arabes ont entendu le président Bush »

Le livre que j’ai écrit, The Case for Democracy, a été cité par le président américain. Il rassemble les idées sur lesquelles je réfléchis, j’écris et je parle depuis 30 ans. Jusqu’à présent je n’avais pas réussi à les imposer. La ligne politique était : nous ne pouvons pas décider pour les autres comment ils doivent vivre, mais nous pouvons affirmer que des dictateurs sont alliés contre nous. Le président George W. Bush a lu mon livre et il m’a également dit que je résumais bien ce qu’il pensait ; que la liberté est pour tout le monde, c’est un cadeau de Dieu. Nous avons parlé des dissidents, je lui ai dit qu’il est important de leur parler comme l’avait fait Ronald Reagan au temps de l’Union Soviétique, ce fut un grand encouragement pour nous. Bush a donc puisé quelques idées dans mon livre et il s’est adressé aux dissidents des régimes totalitaires. Ce que nous observons actuellement au Proche-Orient, en Irak, à Beyrouth, en Syrie, en Egypte est l’effet de son discours sur les dissidents.
Le chemin vers la démocratie est un processus long, dire que la démocratie et les Arabes ne vont pas ensemble, ce que j’ai entendu des milliers de fois, est une forme de racisme, c’est ce que l’on disait de la Russie quand j’étais moi-même russe. On me demande où sont les dissidents. Il en reste de moins en moins, ils ont été éliminés. Plus le monde s’occupera d’eux, plus ils seront nombreux. Ce qui est sûr, c’est que dès que la première démocratie arabe verra le jour, tout sera différent. J’ai longtemps espéré que les Palestiniens seraient cette première nation démocratique ; cela n’a pas marché car nous avons essayé d’apporter la paix en soutenant un dictateur corrompu. Désormais il y a un espoir pour que l’Irak soit cette première démocratie arabe. Tout est logiquement lié : l’Irak, l’Ukraine, les messages forts de Bush, les gens ont moins peur, c’est l’effet boule de neige.