Le professeur canadien d’histoire militaire Gwyne Dyer analyse dans Inosmi.Ru la périlleuse stratégie des néo-conservateurs en Asie : jouer les Indiens contre les Chinois. Il s’agit d’une idée absurde qui, si elle était menée à bien, obligerait la Chine à se renforcer et conduirait inévitablement à la guerre généralisée. Pourtant, on assiste pour le moment à un autre scénario : les adversaires d’hier tentent de normaliser leurs relations et de créer un pacte régional. Le Pakistan, l’Inde et la Chine sont à la recherche d’une coopération mutuelle.

Der Standard a interrogé deux éminents professeurs à propos des tensions entre la Chine et le Japon. Il n’est pas certain que l’on en apprenne beaucoup sur le sujet lui-même, mais les réponses sont éclairantes sur la vision occidentale du sujet.
Le professeur Orville Schell psychanalyse le complexe maniaco-dépressif de l’âme chinoise. Les manifestations anti-Japonais seraient le symptôme d’un manque de confiance en soi, malgré la croissance économique actuelle, et du traumatisme passé. Bref, vu de la faculté de journalisme de Californie, les Chinois sont toujours pitoyables.
Ottmar Höll, quant à lui, est censé défendre le point de vue opposé. Mais en définitive, il exonère les Japonais de toute responsabilité et rejette, lui aussi, la culpabilité sur les Chinois. Cependant son explication est inverse : les Chinois sont décidément trop orgueilleux et sont incapables de présenter leurs excuses car ils ne veulent pas perdre la face. Reste à savoir pourquoi les Chinois devraient présenter leurs excuses d’avoir été massacrés par les Japonais.

Les Ouighours sont à l’Asie centrale ce que les Kurdes sont à l’Asie mineure. Ils n’ont pas d’État à eux et vivent sur un territoire riche en pétrole à cheval sur plusieurs États. En l’occurrence, ces turcmènes sont musulmans sunnites et vivent en Chine, au Kirghizstan et au Kazakhstan. La NED/CIA tente de les instrumentaliser pour déstabiliser la région, faire main basse sur son pétrole et affaiblir la Chine. Selon Nury Turkel, de l’Association ouighoure états-unienne, la « révolution des tulipes » au Kirghizstan est une occasion pour eux d’accéder quelque part au pouvoir. C’est aussi l’occasion, concède-t-il dans Inosmi.Ru, de porter la contestation dans le Xinjiang chinois. Son point de vue est étayé par son ami Alim Seytoff qui se réjouit dans le Wall Street Journal de la libération de Rebiya Kadeer, prisonnière politique emblématique de sa cause et lauréate d’un prix décerné par la NED/CIA en 2004.
De son côté, dans un entretien à Irin accordé avant la « révolution des tulipes », le leader ouighour kirghize Rozimuhammed Abdulbakiev se livre à un exercice difficile de communication : il assure n’être qu’à la recherche de l’affirmation pacifique de l’identité culturelle de son peuple et être à tort qualifié par Pékin de séparatiste. Dans le même temps, il exige le droit à l’autodétermination et stigmatise l’oppression dont son peuple serait victime en reprochant au gouvernement chinois la politique qu’il applique dans toute la Chine.

Le journaliste Timour Aliev observe dans les Izvestia qu’après le démantèlement de l’URSS et le basculement de plusieurs nouveaux États dans le camp atlantiste, la Russie perd un à un tous ses accès à la Mer Noire et dans la Baltique. Si ce processus se poursuit, elle se retrouvera dans la situation d’avant Pierre Ier, sans accès maritime. Dans ces conditions, elle ne peut plus envisager de se retirer de Géorgie et fait traîner la fermeture de ses bases.
Enfin, Andrei Grozin, de l’Institut des pays de la CEI, observe dans Strana.Ru que la répression de la minorité russe et le flirt du Turkmenistan avec l’Occident sont une réaction paradoxale du pays à la pression extérieure : à la fois durcir le régime et se rapprocher de ceux qui exigent sa démocratisation. Cependant, sur le long terme, il est peu probable que le Turkmenistan se sépare de la Russie avec laquelle elle partage des intérêts stratégiques.