Le drapeau blanc-bleu-rouge flottant dans les rues de Jerusalem est la preuve d’une visite historique, celle de Vladimir Poutine. C’est la première visite d’un dirigeant russe en Israël. La mort de Yasser Arafat a transformé le climat dans la région et c’est pour cela que nous avons eu plus de visites de dirigeants étrangers ces derniers temps. Toutefois, cette visite n’est pas une visite de plus, c’est un événement. Non seulement c’est la première visite d’un chef d’État russe, mais en soi la venue d’un représentant de la Russie est importante car la Russie est une puissance influente dans la région. Via les liens que Moscou a avec les pays arabes, la Russie a grandement contribué à la stabilité régionale. La Participation de la Russie au Quartet diplomatique est un symbole de ce statut.
Les dialogues entre Israël et la Russie touchent de nombreux sujets et sont marqués par l’ouverture et la franchise. Israël n’a pas caché son hostilité à la vente d’armes à la Syrie. Dans le même temps cependant, nos deux pays sont confrontés au terrorisme et essayent de le combattre dans le cadre démocratique. Malheureusement, la Russie ne semble pas comprendre que la façon dont nos deux pays combattent le terrorisme est la même. Il existe toujours un fossé entre nos perceptions des politiques iraniennes, même si Moscou s’est rapproché de notre point de vue.
Nos relations économiques bilatérales sont bonnes et se fondent sur des éléments culturels. Plus d’u million d’Israéliens sont originaires de Russie ou d’ex-URSS. Aujourd’hui, le montant de nos échanges s’élève à 1,2 milliards de dollars par an, sans compter le pétrole. Poutine est désireux de combattre l’antisémitisme dans son pays mais beaucoup reste à faire. Beaucoup de sujets seront abordés et Poutine sera accueilli en ami.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« A historic visit », par Ron Prosor, Ha’aretz, 26 avril 2005.