En ce qui concerne le fonctionnement du secrétariat des Nations unies et du DPKO au cours de la mission, la commission constate les manquements suivants :
une approche exagérément centralisée du DPKO ; le DPKO a interprété de manière trop restrictive le mandat ainsi que les règles d’engagement (ROE), y compris les dispositions qui relevaient clairement de la responsabilité des hommes de terrain ; le Force Commander , le général Dallaire, a, par conséquent, adopté une attitude trop réservée, ce qui est notamment apparu quand on a découvert des caches d’armes : le DPKO a refusé l’autorisation de les démanteler ;
l’absence d’un centre d’opérations au sein du DPKO : bien qu’il existe une " situation room " , on peut se demander s’il ne devrait pas y avoir absolument un véritable centre d’opérations au sein de ce DPKO ;
l’absence d’un service de renseignements spécifique aux Nations unies et l’interdiction de constituer sur le terrain un service de renseignements lors d’une mission de paix relevant du chapitre VI de la Charte ;
l’absence d’un responsable de l’information ou d’une cellule d’information chargé(e) de développer des actions en vue d’informer la population locale de la portée de l’opération de paix concernée des Nations unies ;
l’absence sur place pendant la majeure partie de la mission d’un conseiller juridique ou d’une cellule juridique capable de fournir, dans le cadre de la mission, une assistance dans l’interprétation du mandat, des règles d’engagement et du contenu et de la portée des accords d’Arusha ;
le manque de coordination entre les divers départements Secrétariat des Nations unies, principalement en ce qui concerne le suivi des rapports de la Commission des droits de l’homme ;
l’absence des mécanismes préventifs voulus au sein des Nations unies.
La commission estime que la structure d’organisation des Nations unies, particulièrement en ce qui concerne les missions de maintien de la paix, le Conseil de sécurité, le Secrétariat général, dirigé à l’époque par M. Boutros Boutros-Ghali, et le DPKO, dirigé à l’époque par M. Kofi Annan, portent une responsabilité dans ces manquements.
Source : Sénat de Belgique
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